Loulou, Maurice Pialat 1980
Gaumont

De l’adultère et de la passion, avec Isabelle Huppert en bourgeoise ennuyée, Gérard Depardieu en électron libre tatoué et Guy Marchand en mari jaloux et tiraillé.

Nelly (Isabelle Huppert) est une fille de bonne famille, entretenue par un mari dévoué (Guy Marchand) mais qui ne lui offre pas la liberté et la passion qu’elle désire. Elle tombe un soir sous le charme de Loulou (Gérard Depardieu), un garçon tatoué au manteau en cuir assez volage. L’histoire tourne autour de cet adultère et des désirs des personnages, qu’ils soient charnels ou amoureux. Le couple évolue tantôt titubant dans les rues obscures de la capitale tantôt buvant des bières dans les bistros mais passe le plus clair de son temps à s’aimer dans un lit. L’oisiveté du couple se borne à la nécessité et bien qu’on ne doute pas que les deux corps ne soient fait que pour s’enlacer, la réalité illustrée par leurs appartenances sociales les rattrape très vite et les éloigne dans leurs projets. Nelly reste une bourgeoise qui aspire à plus de liberté tandis que Loulou garde en lui cet héritage populaire fait d’un quotidien d’amis qui sortent de prison et de petites magouilles. Tous les personnages s’accrochent les uns aux autres pour ne pas subir la solitude incarnée par Guy Marchand esseulé dans son grand appartement.

A sa sortie au cinéma, en septembre 1980, le journaliste Marc Esposito saluait dans Première le film de Maurice Pialat : ‘’ Une mise en scène rigoureuse sans être austère, des dialogues à la fois justes et tout à fait poétiques, et surtout une sensibilité d’écorché vif, une sensibilité charnelle et désespérée qui font de Loulou un film rare. Emouvant de la première à la dernière image. ‘’

Le sixième long métrage de Maurice Pialat fête aujourd’hui ses 40 ans, une occasion de (re)voir une chronique de l’adultère animée par une soif de désir et de liberté.