C’est bien la première fois qu’un film d’Harmony Korine suscite autant d’intérêt : la bande annonce de Spring Breakers vient de tomber et tourne en boucle sur les réseaux, où les fans d’une starlette Disney et les admirateurs d’un cinéaste radical se rejoignent dans un même enthousiasme. En prenant pour sujet une institution de la jeunesse américaine, et comme héroïnes des jeunes produits du divertissement pour enfants, le réalisateur de Gummo troque le glauque et la confidentialité contre le fluo et la promesse de faire découvrir son film à un large public - pour la première fois en quinze ans de carrière.Et finalement, que va-t-on découvrir ? Début de réponse par Harmony Korine lui-même, en attendant de découvrir son interview complète, ainsi que celle de ses actrices et de James Franco, en supplément du prochain numéro de Première, le 30 janvier dans les kiosques.   Comment vous est venue l’idée du film ?Je ne sais pas comment elle m’est apparue, j’ai eu une vision : quatre filles en bikini, portant des cagoules roses et braquant des touristes. J’ai commencé à construire une intrigue autour de ça et je me suis demandé dans quel endroit on pourrait assister à une telle scène. C’est alors que j’ai pensé au spring break et à la Floride.Spring Breakers est une pure expérience sensorielle.C’est ce que je voulais : solliciter tous les sens du spectateur en permanence, les entrechoquer pour qu’il ne soit jamais à l’aise devant l’écran. J’ai demandé à mon monteur d’assembler les images de façon à ce qu’on ait l’impression, en regardant le film, d’être au volant d’une voiture de course dont il faudrait changer les vitesses sans arrêt. Dès que vous avez l’impression de pouvoir rouler quelques kilomètres en troisième, tranquille, on enclenche soudain la cinquième.C’est votre oeuvre la plus grand public, dans un sens. Quel genre d’accueil espérez-vous ? Je me pose très sincèrement la question, et je ne sais pas du tout à quoi m’attendre car je n’ai pas trouvé d’élément de comparaison. J’espère que les gens seront divertis par le film. Je l’ai vraiment conçu dans ce sens, pour qu’il soit également vécu comme une expérience physique, qu’il provoque presque l’effet d’une drogue.Y a-t-il une part de vous qui se frotte les mains à l’idée de prendre à contre-pied les fans de Selena Gomez et de Vanessa Hudgens ?Vous plaisantez ? Évidemment que ça me plaît ! C’était même, pour moi, l'un des aspects les plus excitants de ce projet. Je réalise des films depuis un bout de temps maintenant et, pour la première fois, je sais que le grand public va découvrir mon boulot grâce à la présence de ces filles.Propos recueillis par Mathieu CarratierBande annonce de Spring Breakers, avec James Franco, Selena Gomez, Vanessa Hudgens et Ashley Benson, en salles le 6 mars 2013 : Retrouvez les interviews de l'équipe de Spring Breakers et toutes les infos sur le film dans un cahier exceptionnel en supplément du prochain numéro de Première, le 30 janvier dans les kiosques.