Choix n°1 : Un Illustre inconnu, de Matthieu Delaporte, avec Mathieu Kassovitz, Eric Caravaca...Synopsis : Sébastien Nicolas a toujours rêvé d’être quelqu’un d’autre. Mais il n’a jamais eu d’imagination. Alors il copie. Il observe, suit puis imite les gens qu’il rencontre. Il traverse leurs vies. Mais certains voyages sont sans retour.L'avis de Première : Il y a des artistes sans oeuvre et des oeuvres sans artiste. Il y a aussi des êtres sans vie, pour lesquels usurper une identité, c’est faire acte de présence. Un illustre inconnu raconte comment un type anonyme décide d’emprunter la vie des gens pour se sentir exister. De l’emprunt, ce héros très discret va passer au vol et dérégler l’ordonnancement du monde. Le nerf du film est donc l’usurpation, passive, sans stratégie particulière. Sébastien Nicolas va, vient, essaie des poses et des pauses, des postures et des impostures, seul compte ce léger mouvement qui fait qu’un geste devient acte et un postiche, silhouette. Tout ne fonctionne pas forcément comme on voudrait : le troisième acte, où l’autorité de la mise en scène et les références hitchcockiennes deviennent envahissantes ; les perruques de Kassovitz pas toujours probantes... Mais après le carton du "Prénom", enchaîner sur un thriller existentiel aussi gonflé, ça a de la gueule. On sent que Delaporte a envie de chatouiller le système, il a la gnaque et l’audace du kamikaze. Mais Un illustre inconnu dessine surtout ses obsessions d’auteur. En osant se confronter aux affres de son héros, le cinéaste quitte ses habits d'entomologiste pour ceux de métaphysicien. Son deuxième film n’en est que plus troublant. Il s’y cache un questionnement sur l’être et l’art. Qui est vraiment ce faussaire ? Un artiste-palimpseste prêt à tout pour exister ? Et comment être un homme droit quand la vie semble vous avoir oublié ? Suprême ironie, c’est Kassovitz qui joue ce nobody, lui qui continue de dire qu’il ne veut pas être acteur.Bande-annonce : Choix n°2 : Hunger Games La Révolte - Partie 1 de Francis Lawrence, avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson...Synopsis : Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.Première partie du troisième et dernier volet de la trilogie Hunger Games. Adaptation de la série de romans de Suzanne Collins.L'avis de Première : Le problème majeur de ce troisième volet, c’est son manque d’équilibre. Comme les épisodes précédents le laissaient présager, les problématiques abordées sont plus adultes et annoncent le film de la maturité. L’ennui, c’est qu’on ne peut pas faire l’économie des balises habituelles du genre (la saga « young adult ») qui tombent toutes comme un cheveu sur la soupe. En particulier l’inévitable triangle amoureux, qui se poursuit à distance vu que Peeta, toujours incarné par un Josh Hutcherson peu inspiré, est tenu éloigné de l’héroïne. On sent bien que cette ligne narrative a été réduite à son minimum dans le script qui n’évite pas pour autant certains écueils, notamment une séquence pathétique de Liam Hemsworth. (Lire la suite ici)Bande-annonce : Choix n°2 : Eden de Mia Hansen-Love, avec Pauline Etienne, Vincent Lacoste...Synopsis : Dans les années 90, Paul fait ses premiers pas dans le milieu de la nuit parisienne. Passionné de musique, il créé avec son meilleur ami le duo de DJ’s "Cheers". Ils trouveront rapidement leur public et vivront une ascension vertigineuse, euphorique, dangereuse et éphémère.Aspiré par sa passion, Paul en oubliera de construire sa vie.L'avis de Première : Raconter un moment d’histoire musicale à l’échelle d’un de ses personnages secondaires, c’était l’idée d’Inside Llewyn Davis, des frères Coen, sublime digression folk sur le grain de poussière qui sépare le talent anonyme du génie reconnu. D’une même ambition, Eden ne parvient à restituer que le laborieux biopic d’un garçon à l’épaisseur romanesque quasi nulle. Sans doute parce qu’elle s’inspire du parcours de son frère Sven, qui fit danser Paris dans les années 90 lors des soirées Cheers, entre autres, Mia Hansen-Løve oublie de créer un véritable personnage de fiction. La réalisatrice voudrait faire de Paul le visage d’une génération enivrée par la joie de la fête, mais en s’attardant sur ses errements amoureux, elle perd contact avec le fait collectif et s’enferre dans la banalité. Reste, pour tromper l’ennui, un running gag réussi sur les Daft Punk et la présence burlesque de l’excellent Vincent Macaigne.Bande-annonce : Les autres sorties ciné de la semaine sont ici
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