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Richard Linklater a une filmographie très éclectique. En 2003, il filmait Jack Black dans la comédie Rock Academy. Trois ans plus tard, il adaptait -avec de vrais acteurs mais animés en rotoscopie- A Scanner Darkly, de Philip K. Dick, avec Robert Downey Jr, Keanu Reeves et Winona Ryder. Il est aussi connu pour sa trilogie des Before (Before SunriseBefore Sunset et Before Midnight), où il suit l'évolution d'un couple sur près de 20 ans.En parallèle de tous ces projets (et d'autres !), il a tourné Boyhood, l'histoire d'un petit garçon (Ellar Salmon) élevé par sa mère (Patricia Arquette) depuis que son père a quitté le foyer (Ethan Hawke). Une fiction qui s'inspire tout de même de la réalité puisque le réalisateur a filmé l'évolution du petit garçon devenant adulte en tournant quelques jours par an de 2002 à 2013. Acclamé au dernier festival de Berlin, le résultat est captivant. Combien coûte un tel projet ? se demande Variety. Pas si cher, surtout par rapport aux normes hollywoodiennes. A partir de 2001 -année de pré-production- IFC, la compagnie indépendante qui a financé Boyhood, a délivré 200 000 dollars par an au réalisateur pour tourner ses scènes et payer ses équipes (400 personnes au maximum durant la post-production). Soit un budget total de 2,4 millions de billets verts.Le plus fort, souligne l'article, c'est que le cinéaste a réussi à faire accepter le fait qu'il mettrait en scène cette histoire comme bon lui semble, sans rendre de comptes à ses producteurs : "Linklater a vraiment redéfini les normes en matière de réalisation. Peu importe qu'on parle d'un gros studio ou d'une firme indépendante, il a modifié les codes. Avec son équipe, ils ont travaillé sur ce projet pendant des années, sans aucune date de sortie fixée à l'avance. Sans obligation de montrer les rushs aux producteurs non plus, et surtout pas de limite de durée : le résultat dure 2h42 et n'a pas été coupé 'à la Harvey Weinstein'".Rendez-vous au cinéma à partir du 23 juillet pour découvrir Boyhood.