Première
par Isabelle Danel
De cette toute petite histoire vieille comme le monde, Carney fait un très grand film. Il suffit d'un premier face-à-face alors que la nuit tombe. De l'ambivalence du garçon, qui vient chanter avec flamme l'une de ses compositions, mais qui, au fond, ne croit plus à grand-chose. Du renversant sourire de la fille, enthousiaste et gamine, qui l'interroge et l'encourage avec sa voix grave à l'accent slave déconcertant. A partir de là, appelons ça "magie" ou "alchimie", ce qui s'opère dépasse tout ce qu'on peut dire sur l'image, la lumière, la mise en scène, qui sont ici presque "secondaires".