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Pour un documentariste expérimenté comme Robert B. Weide, dont les biographies sur W.C. Fields, les Marx Brothers ou Lenny Bruce font autorité, Woody Allen était un sujet en or, d’autant que la production a offert au réalisateur des moyens en conséquence : un accès privilégié aux témoins de premier plan (Martin Scorsese, les principaux interprètes d’Allen...) et deux créneaux pour une diffusion à la télé américaine d’une durée totale de 3 h 12. Le résultat a été jugé suffisamment bon pour faire l’objet d’une sortie en salles chez
nous, dans une version réduite d’1 h 53. La première partie, de loin la plus riche et la plus variée, revient avec Allen lui-même sur les lieux de son enfance pour évoquer son itinéraire et ses premiers pas dans la comédie, de l’écriture de gags au stand-up, qu’il pratiqua avec de plus en plus d’assurance. Ses premiers longs métrages, purement comiques, sont
illustrés par d’étonnantes images d’archives jusqu’à Manhattan (1979) – que le réalisateur prétend détester mais qui l’a définitivement élevé au rang de cinéaste majeur. La seconde partie survole une production presque effrayante (parfois deux fi lms par an !). On en ressort globalement séduits, mais aussi partagés entre le frustration d’avoir juste effleuré la surface de son oeuvre et le vertige d’une filmographie pléthorique. Avec cette question qui revient sans cesse : comment fait-il pour tourner avec tant de constance, quelle rage le pousse ? Peut-être la réponse tient-elle à sa propre exigence, qu’Allen exprime sans fausse modestie : « J’ai tourné près de cinquante films dans ma vie et, dans le lot, il y en a très peu qui ont la moindre valeur... » Sous-entendu : il attend toujours d’en faire un qui lui plaise.
Toutes les critiques de Woody Allen : A Documentary
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une oeuvre tout simplement hallucinante décortiquée dans un documentaire formellement classique, mais qui montre tout l'humour, la poésie, le sens de la tragédie, le romantisme, les angoisses, et la clarinette de ce génie de Woody.
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Réalisateur culte et prolifique, Woody Allen cherche toujours à faire LE film parfait. Un parcours en images et en hommages, édifiant et souvent drôle.
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L'un des meilleurs documentaires sur un cinéaste qu'il nous ait été donné de voir depuis longtemps.
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L'auteur aura eu beau multiplier les apparitions dans ses films, se donner le premier rôle ou faire jouer à d'autres des personnages lui ressemblant et créer, à partir de ce narcissisme artistique, une figure publique monumentale, Woody Allen ne se sera que très rarement confié au-delà de cette image. Avec ce documentaire, Robert B. Weide franchit le rideau de la dérision et parvient à nous faire découvrir autrement ce créateur infatigable.
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(...) un doc assez bancal à double titre mais dont le grand mérite est qu'il donne grave envie de revoir tous les films du premier geek de l'histoire du cinéma, même ceux qui sont considérés comme « ratés » (...) Le spectateur peu familier avec l'univers du bonhomme et sa filmo en sera pour ses frais.
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Documentaire très riche en témoignages, en coulisses de tournages et en images d'archives. On y voit l'enfance à Brooklyn et les débuts du jeune Woody Allen à la télévision (...), sa façon d'écrire ses scénarios (...) et comme il dirige d'un presque rien les plus grands acteurs.
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Robert Weide réalise avec Woody Allen Documentary, un film fleuve, un peu long parfois, sur l’incroyable carrière d’un cinéaste tournant inlassablement après le temps. A découvrir.
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Entre portait et hommage, voilà une plaisante invitation à revoir les oeuvres de cet artiste majuscule.
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Si les fans de Woody Allen n'apprendront pas grand-chose en découvrant ce documentaire qui ne fait pas mystère de sa vocation hagiographique, ils éprouveront un incontestable plaisir à écouter le cinéaste parler (un peu) de lui-même, de sa jeunesse, de ses admirations et de son goût pour les risques artistiques (...). Ils seront surtout ravis de revoir de nombreux extraits de films et d'entendre les témoignages d'amis et de collaborateurs du metteur en scène
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Redondant par essence, Woody Allen: A Documentary reste en deçà du documentaire, dans l'indéfini du document. Servile et bon élève, appliqué sans génie, aveugle par politesse et par respect des convenances.
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Il y a quelque chose d'un peu étrange à voir un documentaire biographique sur un cinéaste, Woody Allen, qui donne si souvent de ses nouvelles qu'on se srprend à penser qu'il n'y a plus grand chose à savoir de lui, ni de son oeuvre. Le film de Robert B.Weide ne dément pas cette impression. Suivant un fil chronologique, entrecoupant son récit d'entretiens avec des collaborateurs et d'extraits de l'oeuvre, le film est aussi plaisant et confortable qu'un dîner entre amis où rien de ce qui fâche n'est jamais abordé. Trop soucieux de ménager le principal intéressé et même un peu paresseux, Robert B.Weide contourne soigneusement ce que le cinéma d'Allen ne manque pas de questionner.
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Woody, sa vie, son œuvre, en moins de deux heures : telle est l’ambition de ce « documentaire » à la gloire du réalisateur new-yorkais, aussi passionnant qu’un bonus de DVD. À moins d’être un fan transi (et encore...), mieux vaut passer son chemin.
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On tire volontiers notre chapeau au réalisateur de s’être assuré la confiance de Woody Allen, dont la timidité proverbiale à l’égard des médias rendait a priori inconcevable une telle approche documentaire. Du tiroir où il entrepose ses fameuses idées de scénarios à la machine antédiluvienne où il les écrit, d'archives amusantes en interviews gentiment anecdotiques, le résultat, très linéaire et professionnel, divertit du début à la fin. Manque juste le piment d’une véritable enquête (...)
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Woody au travail, c'est plutôt agréable à regarder. Les témoignages sur Woody de ses amis et collaborateurs, c'est plutôt ennuyeux. Un documentaire tout juste honorable !
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(...) le film passe les plats et la pommade. Au final, le gars qui s'en sort le mieux, c'est Woody Allen, qui parle plutôt bien de sa carrière et de sa méthode de travail. Au lieu de chercher midi à quatorze heures sans le trouver, Robert B. Weide aurait mieux fait de s'en tenir à un entretien avec le cinéaste, et basta.