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Un bon film, ça ne tient à rien : une phrase qui fait rire, un joli plan, de super acteurs, quelque chose d’évident qui vous saute aux yeux… Vampire humaniste cherche suicidaire consentant arrive justement à accomplir ça dès ses dix premières minutes : on assiste à une fête d’anniversaire chez la famille vampire, qui va manger un clown un peu nul -et surtout réaliser que leur petite fille, trop émotive (« elle s’émeut d’vant une roche ! », se désole sa mère) n’est pas très chaude à l’idée de boire le sang d’autres êtres humains. Arrivée à l’âge adulte (soixante ans, le look d’une jeune fille gothique à frange), alors que la pression sociale se fait de plus en plus forte, elle va jeter son dévolu sur un autre gamin dépressif pour franchir le pas. Le grand drame de la découverte de la sexualité -c’est la principale idée du film- racontée par des vampires québécois, en somme. C’est un premier film qui fait un peu court-métrage pimpé, avec son esthétique à base de photo nocturne et de néons, mais Vampire humaniste cherche suicidaire consentant fonctionne grâce à son humour constant (le vocabulaire québécois joue forcément un rôle là-d’dans) qui se charge de mélancolie aux moments les plus justes. Et grâce à son actrice principale, la formidable Sara Montpetit, découverte dans Falcon Lake de Charlotte Le Bon. Ça ne tient à rien, un bon film ? En fait, si, ça tient à beaucoup de choses. Et la plupart est là-dedans.