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La mère d’Ann Hui était japonaise. Ce n’est donc pas un hasard si sa fille, réalisatrice hong-kongaise respectée, signe des films à l’esprit très nippon. En voyant Une vie simple, oeuvre de dentellière où le moindre détail apporte sa pierre à un somptueux édifi ce, on ne peut s’empêcher de penser au cinéma d’Ozu ou, plus près de nous, à celui de Takahata et de Kore-Eda. Toujours à bonne distance de personnages qu’elle couve avec amour, la caméra capte les petits riens d’un quotidien banal et plutôt joyeux dont la grandeur réside dans son acceptation. Nul misérabilisme dans la description de la maison de retraite, lieu de vie plus que de mort ; aucune compassion feinte dans l’attitude de Roger, qui prend peu à peu conscience de l’importance de sa nounou dans sa vie. Des héros ordinaires qu’Andy Lau et Deanie Ip servent avec une générosité et une pudeur exemplaires.
Toutes les critiques de Une vie simple
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Tirée d’une histoire vraie, cette histoire est paradoxalement riche en péripéties tant la vie y est vibrante. On a rarement filmé de façon quasi documentaire un de ces établissements qui flirtent avec le mouroir.
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Ce film délicat et intimiste et un éloge de la pudeur.
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Depuis la rétrocession avec la Chine en 1997, de moins en moins de films personnels comme Une vie simple sont produits. C'est dire le prix de ce petit bijou rare, à la fois social et romanesque.
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Sans mélo. De façon presque documentaire, caméra toujours en mouvement, lumière rêche, cadrages drus. On regrette seulement que des longueurs diluent la force du propos.
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Est-ce la différence de classe sociale? Ou le sentiment de traiter en domestique une femme qui compte bien plus? Tout en évoquant ces questions, la cinéaste dénonce les conditions de vie dans les maisons de retraite hongkongaises et permet à l'actrice Deanie Ip de livrer une prestation déchirante, récompensée d'un prix au Festival de Venise 2011.
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Une vie simple nous renvoie à l’universalité de notre condition humaine et à l’amour de ceux qui nous quitteront un jour. Inspirée du vécu du producteur, l’histoire pose aussi un regard dérangeant sur ces pensions pour personnes âgées, dans une ville surpeuplée. Deanie Ip, dans le rôle de la domestique, se montre particulièrement touchante.
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Ah Tao (Deannie Yip) a servi Roger (Andy Lau) toute sa vie. Ann Hui chronique avec une infinie délicatesse les derniers mois de la vieille femme.
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Délicatement mise en scène, l’œuvre d’Ann Hui, teintée de mille nuances, offre aussi de découvrir le visage intime d’une certaine Hong Kong, à mille lieues des images toutes faites. Le film, empreint d’une tension particulière, témoignant d’une belle science du montage et des enchaînements, oblige le spectateur à rester aux aguets.
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Un attachant mélodrame signé par une cinéaste culte de l’âge d’or du cinéma hong-kongais.
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La trame autobiographique se tresse à la fois d’une investigation quasi documentaire de la façon dont la vieillissante Hongkong dispose de ses anciens non sans en tirer un profitable business, d’une interrogation sensible de ce qui peut bien faire la matière d’un lien entre deux telles solitudes étrangères à la frénésie de la ville alentours, et d’une fiction des derniers jours aux pudiques manières mélos - si pudiques et pleines de retenue en fait, qu’en dépit de la lente déchéance physique d’Ah Tao, le film fait figure d’anti-Amour.
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Un film magnifique, pudique, mais franc et même burlesque, sur la fin de vie et la noblesse de servir dans un monde où la bienveillance devient obsolète.
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Derrière une fable sociale aux faux airs béats d'"Intouchables" (sur le rapport valide/invalide comme sur le rapport nanti/populaire), Ann Hui ouvre le champ de vision à une réalité moins schématique et moins évidente.
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La relation de Roger à Ah Tao se raconte par éclats tendres (...) tandis que la mise en scène d'Ann Hui (....) observe une retenue de tous plans, souvent élégante mais au classicisme si pondéré qu'il manque parfois de se dissoudre dans sa doucereuse obsession de justesse et son effroi de la sentimentalité.
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Avec une sensibilité qui ne sombre jamais dans la mièverie, Ann Hui rend palpable l'attachement profond qui unit ces deux êtres par-delà les liens du sang.
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On recommandera cette Simple life à tout ceux qu'intéresse une histoire simple, élégamment menée, qui ravivera des souvenirs précieux à quiconque a eu à accompagner un proche au crépuscule de son existence. Le long-métrage a également le mérite de répondre à cette question de société : faut-il ou non envoyer vos aïeux dans une maison de retraite chinoise ? La réponse ne joue pas en faveur de la mondialisation.
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Exhibant trop son souci de prosaïsme, Ann Hui finit par signer un film banal.
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Sur fond de rapport de classes, un mélo pudique qui s’assume, bouleversante évocation d’une relation maternelle de substitution plus authentique que la véritable. Avec, en arrière-plan, un portait bruissant de Hong-Kong, que la cinéaste filme comme un personnage à part entière à travers ses contrastes urbains et ses iniquités sociales.
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Ici ce sont les regards et les actions qui priment, celles que nous faisons de manière totalement désintéressées mais qui sont bien l'expression et la preuve d'un amour sincère. C'est d'une certaine forme d'amour dont témoigne aussi la cinéaste avec cette œuvre simple et sincère qui bannie toute superficialité qu'elle soit sentimentale ou artistique. Si certains pourront reprocher à la cinéaste une superposition de moments, la vie s'y reflète dans chaque instant.
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Une vie simple marque certes la réussite mineure d'une justesse de ton, mais les limites de son ambition doucereuse, sage et loin du moindre risque, font confiner l'ensemble à l'inoffensif.