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Parfois, le destin contraire des films est une histoire de timing. Quand il eut l’idée d’une relecture très libre du Martin Eden de Jack London, Arnold de Parscau (Ablations) ne se doutait pas que, juste avant, Pietro Marcello allait livrer une adaptation majeure de cette œuvre qui ne l’est pas moins. Du coup, cette Barque sur l’océan paraît évoluer dans des courants bien trop paisibles pour marquer les esprits. On y suit l’ascension d’un jeune Balinais issu d’un milieu modeste qui, par amour pour la fille étudiante en piano d’une riche famille française expatriée, apprend à composer de la musique avant de se faire envouter par ce monde a priori inaccessible sans en voir les chimères. De Parscau raconte ce destin en enchaînant tous les passages obligés du genre comme un élève qui récite par cœur une leçon sans l’avoir fait sienne. L’ombre de Martin Eden est ici terriblement écrasante.