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Voilà le premier volet d’une saga qui pourrait détrôner celle des Harry Potter auprès des adolescentes. Car mieux vaut avoir entre 13 et 18 ans pour être sensible à la naissance de cette romance entre une lycéenne et un vampire. Même si certains adultes peuvent se prendre au jeu, comme Catherine Hardwicke, que l’on a connue, avec Thirteen, plus nuancée dans le portrait de rébellions adolescentes. Certes, Twilight peut sembler lisse, peu transgressif, mais il se laisse malgré tout regarder sans déplaisir. Sauf peut-être celui d’y lire, en filigrane, une apologie de l’abstinence sexuelle, en vogue ces temps-ci aux États-Unis. La bonne idée reste d’avoir confié
les rôles principaux à Kristen Stewart, débutante dans Panic Room et très remarquée dans Into the Wild, et à Robert Pattinson, croisé, lui, dans les deux derniers Harry Potter.
Toutes les critiques de Twilight, chapitre 1 : Fascination
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Le JDDpar Stéphanie Belpêche
Cette sensuelle histoire de passion défendue ne se contente pas de dépoussiérer le film de genre, elle lui ajoute en toile de fond une chronique pertinente sur les adolescents, leurs frustrations, leurs désirs, leurs interrogations. A l'originalité du scénario s'ajoute le charme du ténébreux Robert Pattinson, aperçu dans Harry Potter, qui, à coup sûr, va affoler les jeunes filles.
- Fluctuat
Nouveau phénomène teenage vendu à tort comme un revival fantastique de Roméo et Juliette, le très attendu Twilight débarque enfin en France. En dépit de ses belles velléités romantiques adolescentes, on est un peu sceptique. La réputation de Twilight n'est plus à faire. Succès inattendu outre-Atlantique, le film sort chez nous après avoir fait chavirer le coeur de millions d'adolescentes en pamoison devant son acteur principal, Robert Pattinson. On avait pas vu un tel engouement midinette depuis peut-être Leonardo DiCaprio et Titanic. Si on en restait là, Twilight remplirait son contrat : Pattinson a du sex appeal à revendre, nul doute que son avenir est tracé, comme le succès des prochains épisodes. Pour le reste, c'est plus délicat. Première adaptation d'une saga littéraire dont la popularité en librairie nous a échappé, Twilight le film est un objet ingrat, comme l'âge qu'il ausculte. Aux commandes, Catherine Hardwicke, venue de la scène indé, coutumière des affres de l'adolescence à travers deux beaux portraits colorés, Thirteen et Les Seigneurs de Dogtown, mais moins familière du fantastique et des vampires, genre casse-gueule usé jusqu'à la corde. En dépit d'un parti pris esthétique discutable (tout en lumières gris vert pour renforcer le cadre géographique et l'ambiance crépusculaire), Hardwicke sait poser les fondations de son récit. Au sein d'un univers crédible, ancré dans une Amérique profonde, poreuse, quasi-documentaire, elle distille les conventions du teen movie, jouant de ses lieux (le lycée comme épicentre), ses figures, et ses enjeux narratifs, ces éternelles petites affaires de coeur, d'identité, d'interdits et de regard des autres.Après un début pas déplaisant, Twilight dévoile doucement son ambition : filmer la rencontre enamourée et existentielle entre son héroïne, ado solitaire migrant chez son père pendant que sa mère est sur la route, et son amoureux, Pattinson, vampire éternellement teenager et accessoirement végétarien. Les choses se compliquent lorsque Hardwicke cherche le ton du film. En quête de naïveté, de grands élans sentimentaux et purs pour fusionner avec ses personnages, elle tente de donner à sa mise en scène une intensité passionnée et romantique, ponctuée de respirations comiques et de pics de violence. Le but, jouer sur la fascination mutuelle entre le vampire et sa belle, à renfort de séquences et close up où émergent désir et excitation de la différence, un goût pour la marginalité, le plaisir coupable d'être vu en vivant dans le secret. Si Hardwicke saisit avec sensibilité cette sensualité adolescente (sans la défaire de ses clichés), tout en creusant son obsession pour la famille, elle gère difficilement l'ensemble. Les scènes d'action peu maîtrisées et affaiblies par des effets spéciaux au rabais plombent la crédibilité esthétique du film. Côté intrigue, outre sa morale mormone, la mise en boucle sans éclat des dilemmes, un triangle narratif bancal et le mystère sous-exploité autour de Pattinson, finissent par faire vaciller une structure précaire où le grotesque jaillit parfois sans savoir s'il est voulu. Film hésitant, s'emballant précipitamment sur la fin, Twilight ressemble à un brouillon dont Hardwicke n'aurait su fixer les traits.TwilightDe Catherine HardwickeAvec : Kristen Stewart, Robert Pattinson, Billy BurkeSortie en salles le 07 janvier 2009Illus. © Summit Entertainment - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils cinéma fantastique, blockbuster sur le blog cinéma- Lire notre Histoire des vampires au cinéma