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Deux ans après The Chaser, le Coréen Na Hong-jin refait quasiment le même film, mais en plus fort, plaçant un personnage dans une situation impossible : poursuivi à la fois par la police et par la pègre, il n’a qu’une courte longueur d’avance et pratiquement pas une minute de répit. Pour tenir le spectateur en haleine dans ces conditions, il faut au réalisateur une sacrée confiance dans son art. Na Hong-jin y croit et, au vu de l’énergie déployée, on devine que le tournage a dû être exténuant. Le résultat surpasse en intensité tout ce qui s’est déjà vu dans le genre. D’ailleurs, on a presque l’impression que l’ambition du film est de relever une série de défis.
Toutes les critiques de The Murderer
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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par Thomas Baurez
Si l’on peut reprocher au cinéaste de délaisser les enjeux sociaux du récit avec, en filigrane, le portrait d’une minorité invisible (les Jo Seon-jok), au profit d’une mélodie pour un massacre, ce thriller noir peut se voir comme une mise en abyme d’un genre où rien n’est vrai, puisque tout est permis ! Purement joussif donc
Nourri d’un drame social au réalisme poisseux, ce thriller passionnant et tragique fait preuve d’une imagination sans bornes lorsqu’il s’agit de réinventer les scènes de tueries, sanglantes jusqu’au grotesque, ou les poursuites en voiture.
Du réalisme documentaire, le film dérive peu à peu vers le fantastique macabre. Les deux acteurs principaux, Ha Jung-woo et Kim Yun-seok, s’en donnent à cœur joie.
The Murderer surprend, cette fois encore, par la façon dont les conventions du film criminel sont traitées, la manière dont thèmes et tics ultra-éprouvés sont supplantés par une forme spéciale d'énergie, faite d'un original mélange de nihilisme et d'humour
Un thriller rageur, imparable.
Si The Murderer n'est pas exempt de défauts de jeunesse et s'emmêle parfois entre ses intrigues, il confirme au moins ceci : en deux films, la bombe Na n'a pas encore tout à fait explosé.
Ce que raconte The Murderer est désespérant et morbide, mais la façon dont il le raconte est d'une explosive vitalité.
Le rythme de Jason Bourne dans une intrigue tragico-comico-policière, à la sauce Séoul : amateurs d’action, d’absurde et de scènes de bagarre à la hachette, bienvenus chez Na Hong-jin.
Passé une heure pleine de promesses, où l’on retrouve la mise en scène âpre et nerveuse du cinéaste, "The Murderer" se disperse jusqu’à ressembler à un mauvais catalogue des figures de style du polar sud-coréen. La violence narquoise nuit au souffle romanesque, les personnages sont noyés dans des scènes d’action qui virent à la démonstration de virtuosité gratuite et les ellipses maladroites trahissent les coupes au montage d’un film qui, fâcheusement, aimerait en être plusieurs.
Chargé de tuer un coréen pour éponger ses dettes, un immigré chinois va être victime d'une machination tirée par les cheveux. De bonnes scènes malgré tout.