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Comme dans Matrix (pilule bleue ou pilule rouge ?), la dynamique de ce thriller percutant est constamment déterminée par les décisions de ses protagonistes : chacune d’elles est irréversible et les répercussions sont éminemment dramatiques. On peut y voir une dénonciation de la corruption qui gangrène la police russe, mais ce n’est qu’un détail contextuel nourrissant une histoire intemporelle et universelle dont la profondeur rappelle les grands romans russes. Car il s’agit bien d’une étude de crimes et de ce que leurs conséquences impliquent en termes de responsabilité individuelle et collective. Le tournage en caméra portée capte avec un réalisme quasi documentaire des rebondissements qui s’enchaînent sur un rythme irrésistible. Youri Bykov, dont c’est seulement le deuxième long métrage, est également scénariste, acteur, compositeur et monteur. Il ne devrait pas rester inconnu très longtemps.
Toutes les critiques de The Major
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une plongée dans le népotisme à la russe (pléonasme ?). Glaçant et noir. Très noir.
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The Major est d'une violence politique inouïe, mais ne devrait malheureusement pas perturber le sommeil du Kremlin. Ce qui n'est pas une raison pour ne pas le voir.
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L'interprétation est intense, la mise en scène nerveuse, les décors oppressants et l'atmosphère constamment froide, malsaine et terrifiante. La fin s'avère moins maîtrisée, plus précipitée, mais le film est sauvé par sa logique et son côté sans compromis. À la russe.
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“The Major” entend mettre en évidence la corruption dont souffrent les institutions russes. Pour parvenir à cet objectif, les moyens artistiques mis en œuvre ont de quoi laisser dubitatif...
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Linéaire et pragmatique, The Major n’est que prises de becs, prise de décision et prises d’otages ; tout y est fulgurant et instantané, dérèglement et escalade. Et il faut souligner ici l’assurance plastique avec laquelle Bykov assoit une subtile fragilité de devenir à son jeu de dominos : jamais pris en défaut, jamais dans l’épate non plus. Intègre avec son histoire, il s’agrippe à toutes ses zones d’inconfort, demeure toujours au diapason de l’intensité dramatique escompté.
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Le réalisateur a eu l’idée du scénario après une tuerie commise par un gradé de la milice, dans un supermarché, en 2010. Son film est un réquisitoire violent contre les abus de pouvoir des fonctionnaires russes, doublé d’un thriller qui fait froid dans le dos.
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Nerveux, sombre et inspiré, ce film russe, est un bijou contre l'arbitraire.
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Une réalisation russe indépendante… parfois maladroite mais chargée d’intentions et de panache.
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Un vent de dinguerie souffle sur ce film édifiant de Bertrand Tavernier qu’on n’imaginait pas capable de tels pulsions comiques. Quai d’Orsay tient à la fois de la satire et de la farce politique. Soit on se délecte de ses outrances, soit on reste décontenancé par le surjeu de Thierry Lhermitte que rien n’arrête dans la peau d’un Villepin-Taillard. Mais Niels Arestrup qui incarne le chef de cabinet Pierre Vimont est impérial tandis que Raphaël Personnaz tarde une fois de plus à prendre de l’épaisseur. À l’arrivée, une comédie qui, entre excès, malaise et sourire, écorche autant le monde
politique d’hier que celui d’aujourd’hui. -
Refusant de se cantonner au constat édifiant d'une Russie corrompue, préférant regarder des hommes tomber, Youri Bykov rappelle que la jonction cinéma d'auteur et cinéma de genre peut donner des résultats concluants. Avec ce second long métrage, ce cinéaste polyvalent (il a tout assuré comme un grand) frappe suffisamment fort pour donner envie de faire abstraction des maladresses stylistiques et narratives, à commencer par son amour écrasant pour le cinéma US (qui embrasse trop mal étreint).
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Trop pressé d’arriver à la maternité où sa femme va accoucher, un capitaine de police renverse un enfant, sur la route. Ses collègues veulent l’aider à coups de faux témoignages, mais la conscience ne se laisse pas aussi facilement oublier. Un thriller moral bien joué, mais pesant, à tous les sens du mot.
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L’essentiel, c’est la réalisation brute et sèche de Bykov qui, s’il n’évite pas toujours les approximations scénaristiques (dont l’enjeu principal est d’en rajouter une couche sur la flicaille russe, plus ripou que jamais), amorce un impitoyable jeu de rôle dans des couloirs glauques et des paysages hivernaux.
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Evocation glaçante d’une société sans foi ni loi avide de protéger le système et du sursaut moral d’un homme, "The Major", séduit par sa mise en scène nerveuse – un côté John Carpenter – même si son final chargé (ici, innocents et coupables sont tous des morts en permission) ne convainc pas tout à fait. Il donne néanmoins envie de suivre Yury Bykov, également acteur, monteur et compositeur de la musique du film, qui, avec cette incursion sèche dans le genre, réveille un cinéma russe assoupi.
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Un policier russe renverse et tue un enfant sur la route. Plusieurs collègues tentent de le couvrir... Un polar moraliste qui baigne dans une ambiance délétère d'abus de pouvoir et de débâcle violente.