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(...) contrairement aux films dénonciateurs et provocateurs du genre Food, Inc. ou We Feed the World, la réalisatrice privilégie l’analyse et l’expertise sans jouer la carte des images chocs. Surtout, elle s’attache à prouver, à partir d’exemples alternatifs glanés du Brésil à l’Inde et de la France à l’Ukraine, que des solutions durables et rentables existent et ont déjà été mises en place. Bref, qu’une économie plus équitable est possible et même indispensable, d’un point de vue sanitaire et humanitaire. Sa démonstration teintée d’un
féminisme inattendu, échappe ainsi aux discours culpabilisants habituels.
Toutes les critiques de Solutions locales pour un désordre global
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Si la planète pouvait parler, il est probable qu'elle dirait un grand merci à la réalisatrice Coline Serreau. Son documentaire vivifiant, Solutions locales pour un désordre global, fait partager les expériences de gens simples qui, dans le monde entier, ont décidé de prendre le poireau par la racine pour refuser la malbouffe, les pesticides et autres maux du siècle qui nous empoisonnent dans tous les sens du terme. Loin des messages prêchi-prêcha et déprimants, Coline Serreau se veut optimiste.
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Pour aller vite, on dira que l'intention consiste à vulgariser sans simplifier. Soit viser le même objectif qu'un Michael Moore (faire la révolution depuis les salles) avec d'autres armes. Alors que le gourou à casquette vampirise son sujet tant qu'il peut, Serreau s'efface, dégraissant son enquête du moindre effet spectaculaire. Pas de voix off, ni de pathos, à peine une image choc : les interlocuteurs prennent en charge le sujet, mutant en petits conteurs enthousiasmés par leur mission. Plus le film va, et plus ils se lâchent, heureux de convaincre, de discuter, de faire savoir, montrant ici une terre brûlée par les engrais, exhumant là de vieux grimoires recensant des centaines d'espèces de pommes éradiquées par les géants de l'agronomie mondialisée. Engrenage mafieux des industries chimiques, paupérisation des cultures mondiales, sexualisation d'un monde dominé par le machisme économique (la terre symboliquement violée par le labour des paysans, belle image), le film se déroule comme une pelote, régi par l'obsession délicate d'affiner chaque pensée. Tout se base sur la richesse d'une parole donnée, le prestige d'un interlocuteur discrètement admiré. Sommet, le petit couple de spécialistes du sol présentés comme une espèce en voie d'extinction autant que les garants de la révolution écologiste espérée par la cinéaste : truculents, modestes et savants.
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Théoriciens et scientifiques, mais aussi militants et paysans témoignent qu'une autre culture de la terre est possible. Coline Serreau s'attache à quelques personnages charismatiques, comme ce couple d'ingénieurs agronomes dont on se surprend à guetter les bouillonnantes interventions.
Hélas, chez Coline Serreau, écologie et féminisme ne font pas bon ménage : métaphores lourdingues (la terre nourricière violée par les gros tracteurs du patriarcat) et discours contestable de l'éco-féministe indienne Vandana Shiva... La nature serait mieux comprise et mieux cultivée par les femmes : de quoi nous rendre (presque) nostalgique des viriles injonctions de Yann Arthus-Bertrand.
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Voici la proposition : l'agriculture intensive telle qu'elle a été pratiquée pendant le dernier siècle a eu des résultats catastrophiques, aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs. Si vous êtes d'accord, vous n'avez pas besoin de consacrer une heure et demie à un film qui ne fera que répéter cette thèse, comme un mantra. Si vous n'êtes pas d'accord, vous n'avez pas besoin de consacrer une heure et demie à un film dont l'auteur vous tient pour un(e) attardé(e).