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Le film tient tous ses engagements inflationnistes, au détriment du reste. Auberge espagnole transformée en foutoir parfaitement agencé, l’opus file à toute vitesse sur la voie tracée par son modèle lucratif, le célèbre jeu vidéo qui nous trimballait déjà dans des aventures échevelées. Prince of Persia, le film, passe en un plan d’une course-poursuite affolante à une séquence de comédie pour revenir à un duel éclaboussant en images de synthèse... Grâce à une composition musclée qui devrait lui permettre d’être enfin pris au sérieux par le royaume de l’entertainment hollywoodien, Jake Gyllenhaal campe un prince bluffant. Abdos en avant et oeillade avenante, il incarne un personnage malin et séducteur qui n’est pas sans rappeler l’Aladdin de Disney. Certes, l’aventure à laquelle il est confronté ne présente qu’un intérêt relatif – une vague intrigue parricide, un sablier qui permet de contrôler le temps, une love story conventionnelle –, et si l’on ajoute
que la mise en scène n’est pas toujours à la hauteur (ah !, les ralentis...), on risque d’être un peu déçus. Pourtant, dans l’ensemble, la recette Bruckheimer fonctionne. Les montagnes russes narratives, la volonté permanente d’en faire toujours plus et le ton proche du cartoon garantissent le spectacle. C’était bien le but, non ?
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par Yann Lebecque
On retrouve le souffle et l'ironie des films d'aventures que l'on n'avait pas revus depuis le fort sympathique La Momie de Stephen Sommers, avec un véritable respect des contrées dépeintes, pour un projet qui parviendrait presque à faire oublier à quel point il est calibré pour plaire au plus grand nombre. Du bon Newell, de l'excellent Bruckheimer.
Pour voir une à une s'ouvrir les portes qui nous happent au plus profond de ce conte orientalisant produit par Disney, pas la peine, vraiment, de se replonger dans les règles du jeu vidéo dont il est inspiré ! On s'y laisse prendre, bien sûr.
Le scénario, adaptation du jeu vidéo à succès, rassemble tous les ingrédients des grands films d'aventures à l'ancienne : un beau prince rebelle, une princesse orientale aussi jolie qu'insoumise, une dague magique et un impayable cheikh margoulin, allergique aux impôts ! Le tout dans la Perse du VIe siècle avant J.-C. qui en jette, avec site sacré dévasté et désert sous la lune pour les amoureux traqués.
Le couple vedette, chamailleur puis inséparable, est incarné avec énergie par Gemma Arterton, sensuelle comme une actrice de péplum, et un Jake Gyllenhaal qui opère la synthèse entre Indiana Jones et Errol Flynn.
Produite par les studios Disney, cette superproduction gavée d'effets spéciaux séduira sans mal les aficionados du héros de pixel. Nombre de scènes ressemblent en effet à s'y méprendre à des séquences de jeu de plateau pur. A moins d'apprécier le charme kitsch des séries B exotiques d'hier dopées au numérique d'aujourd'hui, mieux vaut donc faire partie du club.
La marque en question – mélange rodé d'humour, d'amour et d'action – a bien réussi au monsieur, roi de la surenchère d'effets spéciaux et de péripéties en tout genre. «C'est le genre de choses que j'aurais aimé voir quand j'étais gamin», confie Jake Gyllenhaal. On se laissera prendre par les tribulations de l'acteur, à condition de ne pas oublier chez soi sa grande âme d'enfant
Divertissement exotique qui respire l’enthousiasme et l’argent dans ses reconstitutions, ce premier volet de Prince of Persia est une aventure récréative parfaitement plaisante, même si elle est totalement dénuée de personnalité. Non, Prince of Persia et ses centaines de millions de dollars est loin d’être un nanar à la Benjamin Gates (série de deux films d’aventures pour le coup assez pitoyables également produite par Bruckheimer). Nous dirons plutôt qu’il est un bel oxymore pour nos mirettes. Oxymore, car malgré cet élan gargantuesque que l’on savoure à chaque instant, on n’a pas forcément l’impression d’assister à un incontournable du blockbuster, en tout cas pas au grand film qu’un tel budget pouvait laisser présager. Peut-être que de par ses origines de jeu vidéo, on l’attendait moins qu’un autre. En tout cas, la réalisation de Mike Newell manque d’allant et parfois même de rythme. Quant au scénario (pas pire qu’un autre), il pâtit d’une approche vraiment consistante des personnages qui sont ici réduits à de simples valeurs universelles - le sacrifice, le devoir filial, le sens de la famille.
Producteur de Pirates des Caraïbes, Jerry Bruckheimer s’empare du jeu vidéo Prince of Persia. Mike Newell (Quatre Mariages et un enterrement) n’a négligé aucun détail: une histoire d’amour, des scènes de bataille, des cascades, des effets spéciaux, de la magie, de l’humour et des décors bluffants. Certes, le scénario comporte son lot de passages obligés et de valeurs nobles mais possède un rythme soutenu et un souffle épique. On y décèle même une allusion politique contemporaine: le royaume de Perse envahit une contrée ennemie, à la recherche d’armes secrètes qui pourraient provoquer sa perte!
Dans son état plan, Prince of Persia ne présente guère d'intérêt. On aimerait dire que ces ingrédients, joints au savoir-faire de Mike Newell, qui réalisa Quatre mariages et un enterrement et un épisode d'Harry Potter, suffisent à confectionner un divertissement sans conséquence. Mais il manque quelque chose : une poignée de points de QI supplémentaires. Ou des lunettes 3D.