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On sait depuis Gouttes d’eau sur pierres brûlantes l’admiration que porte Ozon à Fassbinder. 22 ans plus tard, il s’attaque à une libre adaptation de ses Larmes amères de Petra van Kant en opérant un changement de sexe et de milieu de son personnage central. La créatrice de mode Petra devient le réalisateur Peter mais la colonne vertébrale du récit reste la même, centrée sur la manière dont ces manipulateurs passés maître dans l’art d’humilier leur assistant vont se retrouver à leur tour manipulés jusqu’au désespoir. En l’occurrence, dans le cas de Peter, par un jeune apprenti acteur à la beauté du diable. Comme toujours, Ozon nous offre un festival d’acteurs tous épatants dans la sincérité comme dans l’outrance, Denis Ménochet en tête. Mais en se détournant de l’âpreté de ce huis- clos cruel, en y distillant de l’humour parfois à marche forcée, Peter von Kant vire trop au pur exercice de style, perdant l’aspect foudroyant de l’original.