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Après en avoir rêvé pendant quinze ans, Darren Aronofsky a fini par réaliser son projet de raconter l’histoire, étrangement inédite au cinéma, de Noé. Même s’il est très fidèle à la Bible, sa vision s’avère à la fois audacieuse et iconoclaste, intemporelle et indépendante. Le plus surprenant, c’est l’habileté avec laquelle il évite le formatage tout en utilisant à fond les moyens du blockbuster, y compris la licence artistique de mettre en scène des géants assez peu bibliques. Les groupes religieux de tous poils en ont profité pour rappeler qu’ils sont les seuls détenteurs de la vérité et qu’il faut donc se méfier de ce film qui invite à réfléchir et à penser librement. Ici, l’idée même d’humanité est remise en cause dans un contexte de survie qui confronte deux points de vue. D’un côté, Noé (Russell Crowe) est éclairé par une croyance qui finit par aveugler sa raison mais aussi ses sentiments. De l’autre, Tubal-Caïn (Ray Winstone) oppose une logique rationnelle qui, dans un autre contexte, serait qualifiée d’humaniste. Les deux attitudes se justifient et impliquent une part de monstruosité, chacun des protagonistes étant prêt à tuer pour défendre son but. À la fin, une colombe porteuse d’un rameau annonce la proximité d’un nouveau monde de paix. Beau symbole qui n’a rien de candide au vu du prix à payer, illustré précédemment par des images d’apocalypse d’une noirceur fascinante.
Toutes les critiques de Noé
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Faites l'essai : combien de films prennent autant de risques, notamment celui de déplaire ? Combien de films recèlent autant de visions, autant d'intuitions et possèdent un tel régime d'images ?
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Au-delà de la portée bouleversante du film, il y a quelque chose de terriblement émouvant à être témoin d’une œuvre si riche qu’elle semble totale.
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Un film fantastique inspiré par l’Ancien Testament autant qu’une belle histoire re-racontée, Noé nous sert de l’attendu et de l’inattendu avec une telle énergie cinématographique que l’on ne quitte pas l’écran des yeux.
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Russell Crowe porte Noé sur ses épaules dans le rôle-titre du héros de la Bible auquel Darren Aronofsky a choisi de consacrer un film spectaculaire.
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Ni navet grandiloquent, ni œuvre marquante, "Noé" est finalement un spectacle hollywoodien assez classique.
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Un épisode biblique à hauteur d'homme pour une adaptation réussie
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On pourrait lui reprocher son scénario sur-symbolique et ses acteurs un peu trop dirigés. Mais ça serait faire la fine bouche devant ce spectacle d'envergure où chaque personnage trouve sa place. Jennifer Connelly brille en mère-courage, Emma Watson livre la meilleure performance de sa carrière et Logan Lerman dit les plus grands discours avec la seule force de son regard. Au final, après le brillant Black Swan, le pari est réussi haut la main. Spectacle total un brin emphatique, Noé multiplie les fulgurances et séduit... A condition de lâcher prise et de s'abandonner au récit.
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Porté par un Russell Crowe en héros salutaire qui se bat contre le Déluge, le long-métrage pourrait bien rivaliser avec les classiques du genre, Les Dix Commandements en tête. Préparez-vous à en prendre plein les yeux !
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Pour la plupart des séquences, ce film fonctionne bien.
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Noé nous offre ici un bon divertissement de plus de deux heures. Rien à redire sur la réalisation ou l'interprétation. Seul son scénario prévisible ne lui permet pas de figurer dans les références du genre.
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Un des films bibliques les plus éblouissants et inoubliables jamais réalisé.
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Ce mélange enivrant ne satisfera pas tout le monde mais Noé est particulièrement inventif, un thème sérieux mais divertissant.
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Noé s'illustre là où se vautrait The Fountain. Pas qu'Aronofsky ait subitement trouvé la foi ou la folie nécessaires pour filmer le Déluge comme les maîtres réellement illuminés(...) C'est l'inverse : s'assumant enfin comme étudiant appliqué, Aronofsky renonce à transgresser à tout prix, jette aux orties ses vrais-faux accès de fièvre bardés de pédagogie lénifiante (...) . Très loin de tout ça, Noé s'engage sur des rails hollywoodiens classiques qui lui servent de garde-fou.
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Noé peut être stupide ou sublime, il n’en reste pas moins fascinant. On ne décroche pas.
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Un sacré navire !
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Contrairement aux autres films d’action, c’est un film dont on va parler.
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Darren Aronofsky n'a pas peur de renverser les montagnes. Après le catch dans The Wrestler avec Mickey Rourke et la férocité de la danse classique dans Black Swan, qui a offert un Oscar à Natalie Portman, le réalisateur américain s'attaque à... la Bible. A grand renfort d'effets spéciaux, le cinéaste de 45 ans nous plonge dans le Déluge de l'Ancien Testament et le sauvetage des hommes et bêtes par Noé (Noah dans la version originale).
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Un discours écolo un peu mièvre, et une relecture de la Bible pas toujours judicieuse. Reste quand même du beau cinéma, élégant et dense. De quoi sauver Noé du naufrage.
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Une odyssée spectaculaire quoiqu’un peu redondante, où les morceaux de bravoure alternent avec des scènes parfois convenues et un peu fades
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Noé souffre de nombreux défauts narratifs et structurels mais réussit l'essentiel, à savoir composer une fresque mythologique d'une terrible ampleur.
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Le cinéaste fait du « sauveur » un personnage tourmenté, qui souffre et fait souffrir. On perçoit, alors, le lien avec Requiem of a dream, The Wrestler ou Black Swan : la passion du sacrifice, un certain masochisme à vouloir le bien.
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L'arrivée des animaux est grandiose et l'arche est impressionnante, construite à l'échelle, selon le plan du conteneur fourni par la Bible.
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Noé mêle des scènes de pure tragédie grecque à des batailles épiques façon Jason et les Argonautes, forcément dans un déluge d’effets spéciaux. Si le film séduit par son côté jamais vu, il déroute aussi par ses libertés d’interprétation et son côté trop prêchi-prêcha.
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Tellement de fantasmes et de vérités dans Noé qu’on arrive plus à faire la part des choses, on ne sait plus si les fioritures sont des erreurs ou des idées de génie.
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Pris en étau entre une mégalomanie qui n’est jamais complètement de l’arrogance, une naïveté qui n’est jamais complètement de la bêtise, il se peut certes que ce cinéma ne devienne jamais grand, ne dépasse jamais le cap du faux mauvais film, du chef-d’œuvre raté. Mais peu importe au fond, tant sur l’écran comme dans la vie, ce qui rend quelque chose bancal, c’est aussi souvent ce qui le rend beau.
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Si "Noé" est un blockbuster, il ne fait pas dans le solaire. Russell Crowe permet pour beaucoup de faire échapper le film du fiasco, par sa présence charismatique, tout à fait en phase avec le rôle.
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Avec “Noé”, Aronofsky poursuit son exploration de la dualité Bien/Mal qui nourrit les névroses humaines. Pour cela, il se rend directement à l'origine du monde, quitte à simplifier un peu trop son propos.
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Il y a un huis clos shakespearien et cauchemardesque au sein de l’arche, où Noé (Russell Crowe) vire intégriste ; et une fin d’illuminé. Le spectacle, étouffe-chrétien, ne manque pas de bravoure.
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Les plus belles scènes de ce film inégal, mais étonnant par endroits, sont celles où Noé ne trouve plus aucun signe divin à déchiffrer.
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Un péplum sombre mais sans surprise.
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Bien sûr, Aronofsky créé encore des images magnifiques, souvent grandioses d'ailleurs, comme il se devait. Mais comme avec The Fountain, cela ne rachète pas l'abyssale incohérence du film en entier, qui ne cesse de se démener pour la faire oublier. Le résultat mélange donc clichés de films d'action, effets spéciaux ostentatoires et enjeux dramatiques bâtis artificiellement. Nul besoin de vous dire qu'une histoire comme celle-ci n'en avait pas besoin.
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Cocktail indigeste d’heroic fantasy trempée dans l’Ancien Testament, plus du "Seigneur des anneaux" pour la baston, cette mixture ne séduira ni les croyants ni les mécréants, et encore moins les cinéphiles.
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La démarche scénaristique disparaît dans un fouillis d’actions qui s’enchaînent sans vraiment d’âme et la gêne, face à certaine séquences, prend le pas sur tous les autres sentiments. On s’ennuie, on est déçu, on désespère.
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Un film biblique ne nécessite pas uniquement la foi.
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Hésitant entre la saga médiévale, le western écolo et le péplum biblique, « Noé » se noie dans le surjeu de ses acteurs autant que dans le vide de son scénario. Seuls réchappent de ce déluge sombre et violent les magnifiques paysages islandais, propices, eux, à une véritable méditation.
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Aronofsky étire un court passage de la Bible en un etouffe-chrétien de plus de deux heures [...] Le film fait penser à ces plats ou boissons américaines où il faut additionner un maximum de saveurs : un simple café ne vient pas seulement avec du sucre, mais aussi du caramel, du chocolat, de la crème et un peu de canelle... Le mix est riche en calories, mais vous met le coeur au bord des lèvres.
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C'est donc essentiellement la forme et l'impossibilité d'épouser le point de vue du réalisateur qui font de "Noé" une oeuvre terriblement imparfaite, plus proche d'un post-apo préhistorique à tendance mystique que d'un spectacle biblique, même s'il serait malhonnête de reprocher à Aronofsky son goût pour la stylisation.
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Darren Aronofsky fait du texte biblique un grand spectacle simpliste à coloration écologique.
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On s’ennuie à suivre la famille de Noé, bio avant l’heure. Aucune arche, aussi divine soit-elle, ne sauve le spectateur du naufrage. Noé ? No, tout court !