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À la fois satire de la télé poubelle et du monde du travail, portrait d’un fou en liberté et virée dans un Los Angeles miroitant et sauvage, le premier long métrage de Dan Gilroy risquait la dispersion. Or "Night Call" est tenu grâce au regard aiguisé et documenté du réalisateur, qui évoque une profession peu traitée à l’écran mais passionnante : les pigistes charognards de l’info. Succédant à un Michael Mann ou à un Nicolas Winding Refn dans sa façon de filmer L.A. by night, Gilroy ne se laisse pas intimider et livre ce qui pourrait modestement évoquer "Collateral" ou "Drive", tout en trouvant sa propre couleur, plus à ras du bitume. Dans la peau de Lou Bloom, Jake Gyllenhaal, vautour aux traits émaciés, compose un hybride effrayant de Travis Bickle et de Norman Bates. Et confirme, treize ans après "Donnie Darko" et dans la foulée d’"Enemy", qu’il est fait pour incarner des âmes sombres.
Toutes les critiques de Night Call
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un numéro hypnotique, Lou est un descendant spirituel de Travis Bickle (Robert de Niro) dans "Taxi Driver" et des protagonistes dans les thrillers existentiels français de Robert Besson et Jean-Pierre Melville.
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Un film intelligent et engagé porté par une prestation totalement remarquable de Jake Gyllenhaal. C'est un mélodrame fondé sur une réalité dérangeante ainsi que sur un scenario extrême et troublant car il est proche de la réalité.
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"Night Call" de Dan Gilroy est un thriller cauchemardesque avec le mal qui flotte comme un nuage toxique au-dessus d'une ville déjà polluée
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Un film à l'atmosphère très sombre, ponctué de pics d'action et de courses-poursuites d'une incroyable intensité. Thriller captivant, "Night Call" se veut également une charge contre le sensationnalisme de certains médias. Mais ce que l'on retient d'abord, c'est la performance époustouflante de Jake Gyllenhaal (...) à la fois séducteur, inquiétant, vampirisant. Il campe un sociopathe comme on en a peu vu depuis longtemps au cinéma.
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Cette allégorie à la fois cynique et jouissive sur l'arrivisme et les dérives déontologiques des médias s'inspire, comme "Drive", des polars urbains atmosphériques des années 80 signés Michael Mann et Walter Hill. Elle permet aussi à Jake Gyllenhaal d'ajouter un rôle complexe à sa filmographie marquée par l'ambiguïté et la mélancolie.
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Le film fait froid dans le dos et dresse un portrait implacable de la course au scoop. (...) Gilroy raconte cette escalade (...) avec un sens aigu de la mise en scène. (...) Le récit, dans sa dernière ligne droite, se fait trop didactique.
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Efflanqué, regard de rapace, Jake Gyllenhaal porte sur ses épaules tout le cynisme d'un brûlot crépusculaire sur le voyeurisme contemporain en général et la course au sensationnel des chaînes d'info américaines en particulier. Gilroy n'a peut-être pas encore la maîtrise d'un Scorsese, mais il en a déjà la sombre insolence.
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"Nightcrawler", c'est du cinéma que l'on découvre bouché bée, pas seulement à cause de son écriture au scalpel, mais aussi parce que l'on ne sait jamais comment y réagir. Et son acteur principal, Jake Gyllenhaal, c'est la cerise sur le gâteau.
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"Night Call" ne propose rien de bien inventif : se succèdent d’innombrables champs / contre-champs au service d’une construction on ne peut plus linéaire. Certaines scènes en viennent à cruellement manquer d’inspiration. Là où l’on pourrait s’attendre à ce que le film soit à l’arrivée tout simplement réactionnaire, il adopte un regard que l’on pourrait plutôt qualifier de pessimiste. Et c’est en cela qu’il est une vraie réussite.
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"Night Call" s'immisce dans votre esprit avec une habilité démoniaque. C'est une oeuvre délicieusement tordue. Et Gyllenhaal, prêt à bondir, est follement brillant.
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Ce portrait d'un serial filmeur tient, en grande partie, à la performance d'un Jake Gyllenhaal sans âge, amaigri, indéchiffrable et sournois, ses grands yeux luisant comme des miroirs sans tain. A travers cette figure dérangeante, le film ne s'attaque pas seulement au commerce du voyeurisme ou à l'univers impitoyable du business hollywoodien. Il épingle aussi, cruellement, le discours agressif et aliénant du management.
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Le scénariste Dan Gilroy fait des débuts convaincants et totalement impressionnants derrière la caméra.
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Une satire croustillante, portée par un Jake Gyllenhaal assez fascinant, pour ne pas dire effrayant, en monstre à sang froid prêt à tout, et surtout au pire, pour parvenir à ses fins.
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Un modeste thriller urbain, haletant et efficacement réalisé, divertissant dans un genre étouffant et plein de tension.
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Le film de Dan Gilroy apparaît tout d’abord comme une mise à nu et une dénonciation explicite du cynisme moderne et de la soif de sensationnalisme, penchants qui se passent volontiers de toute éthique, voire de tout sens élémentaire de la décence. Il est difficile de ne pas ressentir une sorte de nausée devant cette étude glaçante des mœurs de médias qui mêlent sans scrupule le moralisme le plus vil et le plus niais avec un nauséabond goût du sang.
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Pour une première réalisation, Gilroy démontre une assurance hors du commun, pas seulement dans ses changements audacieux de tons mais également par le travail exemplaire qu'il a obtenu de son casting et de son équipe.
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Atmosphère sordide, humour noir, audace de chaque instant, cynisme absolu: un thriller puissant, qui vaut pour l’interprétation magistrale de Jake Gyllenhaal.
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Dan Gilroy, le réalisateur / scénariste l'a voulu de deux façons - une comédie hargneuse et un thriller saisissant - et il a obtenu en grande partie ce qu'il voulait.
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Malgré la familiarité de ses thèmes... Ce petit film noir, intelligent et sordide, vaut le détour.
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Plus que pour sa satire des médias charognards et de la télévision trash, "Night Call" vaut pour ce portrait d'un enfant terrible du siècle nouveau. Yeux exorbités, sourire carnassier et logorrhées autistiques, Jack Gyllenhaal est un nyctalope effrayant et génial.
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Dans la peau de ce coyote de l’info, décharné et assoiffé de trash, Jake Gyllenhaal livre sa prestation la plus nerveuse et angoissante à ce jour. Il est le point culminant de ce thriller mordant qui allume avec cynisme et justesse des médias entraînés dans une course à l’audimat.
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Tout "Night Call" se déploie autour de cette idée d’efficacité, de sa mise en scène, minimale et assez enthousiasmante, mais aussi son sujet. "Night Call", qui n’est pas un film d’auteur, pose un jugement moral sur la brutalité de la "cité des anges". La démonstration, très classique, binaire et implacable, fait de ce film une affaire de morale, comme tout bon thriller.
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La réalisation et le cadre sont si bien menés qu'ils tranchent intelligemment avec les actions hors normes et incroyablement dérangeantes du personnage de Lou. Un film aussi intense que dérangeant !
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"Night Call" est un bon petit film : classique dans son récit et dans son filmage, sans grande surprise mais rondement mené. Gilroy “a fait le boulot”, comme disent les commentateurs sportifs.
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Après quelques minutes, vous savez tout ce que vous pourrez savoir de Louis. La seule surprise de "Night Call" est à quel point il peut être grotesque.