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Le documentariste promène sa caméra dans les arcanes du célèbre musée londonien. De l’Opéra National de Paris à l’université californienne de Berkeley, Frederic Wiseman, 84 ans, n’en finit plus de visiter les institutions internationales et de décortiquer pour nous leur fonctionnement. Expositions, administration, restauration, des réserves aux bureaux, en passant par les salles vides à la nuit tombée ou noires de monde le reste du temps, il ouvre pour nous chaque alvéole d’une ruche dévolue à la peinture du XIII au XIXe siècle et à l’accueil du public le plus large possible. Pas ou peu de polémique (le débat sur l’utilisation de la façade pour y projeter la marque d’un sponsor, par exemple), le but est juste une balade, et il est largement atteint. On se laisse embarquer au cœur des toiles par les commentaires des guides, et, lors de l’ouverture de l’exposition Turner, on voit même passer le réalisateur Mike Leigh, alors sans doute en pleine préparation de son film sur le peintre. Quelques petites longueurs ne gâchent cependant pas le plaisir immense de visiter ce lieu magique comme on ne le fera probablement jamais.
Toutes les critiques de National Gallery
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Fluide et sans artifice, captivant.
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Son "National Gallery" (présenté à la Quinzaine des Réalisateur en 2014), devient passionnant, surtout lorsqu'il interroge indirectement la place du 7e art, et ses divers moyens d'expressions, face aux peintures de Velasquez, Ruben ou Rembrandt... La mise en abyme est troublante et le spectateur en ressort émerveillé, avec le sentiment d'avoir côtoyé, le temps d'une visite approfondie, l'âme de la National Gallery. Un documentaire à voir absolument.
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Un voyage au coeur du célèbre musée londonien. Après l'énorme faux pas de "Crazy Horse", le maître du documentaire américain Frederick Wiseman revient à son meilleur. Soit une formidable apnée culturelle, où le ravissement pictural cohabite avec les coulisses de ce lieu mythique.
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La National Gallery est filmée comme un temple, avec ses gardiens, ses quelques marchands, et ses fidèles parfois peu pratiquants mais tous croyants. Qu’y vénère-t-on ? Rien de «national», en tous les cas, tant Vermeer, Lotto, Van Dyck, Mantegna ou Rubens et d’autres n’avaient rien de très britanniques. Et c’est l’octogénaire Wiseman qui, en vieux sage, ose s’intéresser à un sujet, en apparence déjà vu, et à le traiter comme le lieu de culte des humanités, et peut-être même de l’humanité tout court.
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Un film passionnant qui ne cesse de révéler des jeux de miroirs troublants et captivants entre peinture et cinéma, représentation sociale et représentation artistique. (...) On ne s'ennuie jamais dans ce long film, tant il respire l'amour de l'art. Tant il donne, dans sa curiosité insatiable, le sentiment de nous emmener très loin, dans un voyage palpitant, une formidable aventure esthétique et humaine.
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Tout au long du film, on assiste ainsi à une mise en abyme permanente entre cinéma et peinture. Comme si les tableaux de Vinci, Rembrandt, Turner, Claude Le Lorrain et quelques autres attendaient depuis longtemps la caméra de Wiseman pour, enfin, devenir les acteurs de leur propre histoire.
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Dans "National Gallery", non seulement Wiseman désarticule le réel plus que jamais, mais il l’entraîne irrésistiblement vers la fiction. Cela décuple notre intérêt et nous amène à regarder le cinéma de Wiseman sous un jour nouveau : comme un fascinant piège à fiction par-delà le réel, qui devient un pur cadre.
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Plonger au cœur occulte des œuvres avec pour guides des conférenciers aux dons de conteurs, découvrir les coulisses de la direction d'un tel établissement (...), telles sont quelques-unes des merveilles que nous offre ce beau film "d'art-venture".
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Un peu trop contemplatif, le film est malgré tout très riche. A réserver à un public averti.
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Ces presque trois heures sont trop brèves pour saisir l'exception culturelle de ce lieu de transmission vivant, bruissant, participatif et intergénérationnel. Magistral.
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Riche au point de paraître trop court sur près de trois heures, ce voyage crée, peu à peu, une mise en abyme captivante sur l'art de regarder, d'écouter, de traverser le temps.