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Abusée par son père alors qu’elle était petite fille, Silvia est devenue une jeune femme fracassée, ambivalente, perdue. Après un début saisissant qui montre avec justesse l’intrusion d’un adulte dans la sphère enfantine, le film peine à trouver sa forme quand Silvia, devenue grande, se bat avec cet « amour-monstre », cette vérité impossible à dire. Filmés façon documentaire, les témoignages de victimes d’inceste livrent des clés trop appuyées. Restent quelques moments forts, notamment certaines scènes avec la mère (aveugle ou égoïste ?), et la force indéniable d’un sujet tabou rarement traité au cinéma.
Toutes les critiques de N'aie pas peur
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Terrain glissant : la reconstruction d’une jeune femme abusée dans son enfance par son père. Mais l’approche, à la fois frontale et hypnotique, secouante et porteuse d’espoir, permet à ce film superbe d’échapper à l’abyme du mauvais goût, de la compassion manipulatrice et du didactisme bon marché.
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Ce film espagnol évoque sobrement la question des abus sexuels commis dans le cadre de la famille.
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Le sujet fait froid dans le dos, et le film aussi. Mais son magnifique mélange de rigueur, d'indignation contenue et de poésie laisse filtrer de bouleversantes bouffées d'espoir et d'émotion.
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La réalisation fait preuve d'une remarquable distance pour rendre le sujet supportable, sans manquer de poser les bonnes questions.
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Si la mise en scène traduit le blocage psychologique de son héroïne, elle reste trop illustrative et ne transcende pas les enjeux économique.
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Si « N’aie pas peur », infiniment pudique, pèche parfois d’un point de vue formel - les « intermèdes » documentaires à base de témoignages de victimes sont maladroits -, le film n’en demeure pas moins une tentative convaincante pour « rendre compte » avec les moyens du cinéma d’une certaine abjection et de ses conséquences.
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Cette fiction espagnole en donne un aperçu : pudique et frontale à la fois, elle incarne la perversité des rapports incestueux à travers les difficultés d'une jeune fille à entrer dans l'âge adulte.
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N’aie pas peur dégage donc l’impression d’être un projet mûri, pensé, réfléchi, empreint d’une austérité qui permet d’aborder sans fléchir les aspects les plus inconfortables de son sujet. Malheureusement, cette froideur empêche également de susciter une véritable sympathie entre le film et son auditoire. Peut-être, eu égard à la teneur très éprouvante de son sujet, est-ce un choix conscient – et pertinent – de la part de Montxo Armendáriz.
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Sur une thème forcément douloureux, le film prend le parti convenu de la pudeur (...) Résultat : on compatit de loin, avec pudeur.