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Le choix des maux. Au fil d’une intrigue volontairement sinueuse dont il vaut mieux ne rien révéler, Martyrs se définit d’abord par ce qu’il n’est pas : il ne cherche ni à flatter les bas instincts comme Saw ni à punir comme Funny Games. C’est plutôt un film ambitieux et théorique, une méditation extrémiste sur le thème de la souffrance consentie pour accéder à un degré supérieur de conscience. Opérant dans un genre dont il ambitionne de pousser les limites, Pascal Laugier atteint une intensité qui lui a presque valu une interdiction aux moins de 18 ans. Pourtant, sa conception du martyr (celui qui voit, celui qui témoigne) est liée à sa propre vision, excessive et romantique, de la condition de l’artiste : créer, c’est voir, et pour voir, il faut souffrir. Comme tous les films aux partis pris extrêmes, Martyrs va diviser les spectateurs, exactement comme sont divisés ses deux personnages principaux face à l’épreuve, entre révolte et acceptation. À vous de choisir.
Toutes les critiques de Martyrs
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film de Pascal Laugier est ultraviolent, mais pas plus que les récentes saillies gore du cinéma français. Dès le début, le réalisateur se donne bonne conscience en évacuant toute dimension sexuelle. Les victimes sont torturées, jamais violées. Passée cette pudibonderie étonnante, le principal problème de Martyrs est qu'on s'y ennuie ferme. Les scènes s'étirent et se répètent, plombant de façon irrémédiable l'électrochoc espéré.
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Ce film malsain et crétin devrait être, tout simplement, déconseillé aux êtres encore humains. Provoquer peut être un art à condition d'être un artiste. Encore une fois, le problème n'est pas que certaines scènes soient un supportables de violence et de cruauté. Après tout, c'est ce que l'on demande à un film gore. Ce qui est impardonnable, c'est l'ineptie d'un scénario prétentieux aux relents misogyno-religieux. N'est pas Haneke ou Cronenberg qui veut.