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On pense évidemment à l’enfant sauvage de François Truffaut, dont Marie Heurtin serait en quelque sorte le pendant féminin, avec son lent apprentissage du langage des signes et des codes de la vie en société. Or Jean-Pierre Améris s’intéresse autant à Marie qu’à Marguerite. Il choisit l’axe de la mise au monde d’une enfant par une femme qui n’en aura jamais, au risque de creuser ce sillon avec parfois un peu d’insistance. C’est notamment le cas lors de la scène où la nonne "rend" Marie à ses parents, à la fois émouvante et plombée. Filmer le temps, le vide, le souffle du vent du point de vue d’une enfant emmurée n’est pas chose aisée mais, en dépit d’une surenchère de musique, ces sensations captées nous parviennent et nous touchent. Ce qui est beau dans ce film inspiré d’une histoire vraie, c’est l’obstination infatigable de l’éducatrice, ce rapport à la vie qui tient plus du sacré que du religieux et auquel Isabelle Carré prête son énergie de douce tornade.
Toutes les critiques de Marie Heurtin
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Améris filme ce drame avec une pudeur implacable, tant elle devient une force et le sujet même du film. (...) C'est quand le scénario devient terre à terre que le film perd en intensité, ses deux actrices s'employant alors à redonner de la transcendance à l'ensemble.
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Le film décrit avec une précision épurée le dur et laborieux apprentissage (...) des gestes les plus élémentaires aux notions les plus abstraites, de la frustration violente à l'épanouissement. Isabelle Carré et la jeune sourde Ariana Rivoire donnent une intensité passionnée à cette bataille.
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Saluons ici la prestation d'Ariana Rivoire, comédienne non professionnelle. On vibre avec elle, malgré une profusion de bons sentiments.
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Plus qu'un film, une grâce et une foi en l'autre.
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Une histoire d'amour humble, sensitive, où les mots s'apprennent du bout des doigts, par la rudesse d'une écorce, la douceur du soleil ou le fil d'un couteau. (...) Et Isabelle Carré dans la robe bleue de l'obstinée pour habiller l'histoire de sa lumière. Divine, tout simplement.
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Traité avec simplicité et sincérité, Jean Pierre Améris, le réalisateur, tire un récit d’une force bouleversante.
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Respectueux et tendre, cet éloge de la patience touche par ses partis pris esthétiques. (...) Les couleurs évoquent les toiles de Degas, ses femmes à la toilette... Pour Améris, la beauté, sinon Dieu, est dans le détail.
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Vous avez dit édifiant? Peut-être, en tout cas inspiré d'une histoire vraie et traité avec une belle sincérité par Jean-Pierre Améris.
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Isabelle Carré et Ariana Rivoire vont bien au-delà en poussant leur jeu au paroxysme. Dommage que leur époustouflante prestation ne soit pas soutenue par une réalisation plus audacieuse, moins convenue. Un peu de ce diable de Bruno Dumont n'aurait pas nui à ce film monacal.
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Face à Ariana Rivoire, saisissante de vérité, Isabelle Carré impose sa force lumineuse.
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Ariana Rivoire est la vraie révélation et la grande réussite de "Marie Heurtin". Porté par des intentions que l’on sent pures et belles, par une histoire forte et un message d’espoir, "Marie Heurtin" est de ces films que l’on voudrait aimer inconditionnellement sans y arriver.