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Le réalisateur de Sexe, mensonges et vidéo à la tête d’un long métrage inspiré du passé de strip-teaseur de Channing Tatum ? Ce qui ressembla un temps à un poisson d’avril est aujourd’hui la success story surprise de l’été US (110 millions de dollars de recette aux Etats-Unis pour un budget de 7) et – accrochez-vous – un des meilleurs films de Steven Soderbergh. S’il s’est bien muni de ses filtres bleus et jaunes préférés, le metteur en scène est redescendu de sa tour pour s’adonner à ce que les américains appellent un « crowd pleaser ». Soderbergh, qui fuyait le divertissement comme la peste depuis des années (voir Contagion, film de genre qui refusait de toucher au « genre »), s’est enfin décidé à réinviter la notion de plaisir dans son cinéma. Aussi décomplexé que ses go-go dancers, Magic Mike assure le show avec une détermination irrésistible et - c’est là que le projet devient réellement brillant - sans discrimination : le public féminin sera sensible à la débauche d’éphèbes, tandis que les garçons ne se feront pas prier pour s’identifier à ces héros profitant pleinement de leur pouvoir de séduction. Et tout le monde appréciera la volonté de Soderbergh d’ancrer son histoire et ses personnages dans la réalité pour signer un film qui, au final, se paie le luxe de concilier le fun, le fond… et les formes. Vous ne regretterez pas de lui avoir glissé un billet de 10 dans le string.
Toutes les critiques de Magic Mike
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Steven Soderbergh réussit un film à l'ancienne où, une fois encore, il décortique l'Amérique. Superbes numéros musicaux.
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Channing Tatum est parfait en Magic Mike, colosse placide maître de son existence. Mais le film ménage aussi de beaux moments à ses autres personnages très peu secondaires : Alex Pettyfer, sorte de James Franco teenage, en novice à former, Cody Horn, sa grande sœur maternante peu à peu conquise par l’animal sexuel Mike…Le personnage le plus payant est sans nul doute celui de l’inénarrable meneur de revue, allumé, hâbleur, imprévisible auquel Matthew McConaughey prête son œil de cobra et sa prestance de late quadra très entretenu. (...) Ensemble, ils forment une drôle de famille, une petite troupe touchante où chacun se voit ménagé par la partition son moment de soliste. L’ensemble est à la fois au bord de l’anodin et assez radieux, frais comme l’embrun marin, parfait pour une fin d’été.
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Soderbergh s'amuse beaucoup à filmer ces numéros d'un kitsch consommé, ainsi qu'à renverser les rôles traditionnels. Tandis que des femmes déchaînées les encouragent en alignant les billets de banque, Mike, Dallas et les autres sont traités en objets sexuels par une caméra fascinée, comme dans une version dénudée d'Ocean's Eleven. La surprise ne vient pas de Tatum - physique d'athlète et regard vide -, mais de Matthew McConaughey, ex-idole des jeunes filles reconverti dernièrement en second rôle virtuose. Son numéro incroyable de vétéran du strip-tease moulé de cuir qui manie la cravache comme personne vaut à lui seul le déplacement.
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Steven Soderbergh lève le voile sur un quotidien pas toujours rose, entre précarité et désillusions. Dans ce récit initiatique plein de sensibilité, d’humanité et de dérision, le cinéaste prend le temps de filmer les émotions qui passent sur les visages. Dans son élément, Matthew McConaughey, hilarant, donne libre cours à son penchant pour l’exhibitionnisme lors de numéros mémorables.
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Soderbergh mêle en un cocktail euphorisant et toxique les clichés du film de show-business, l'observation acérée de la longue dépression que traversent les Etats-Unis et la célébration des corps. (...) C'est là qu'il faut chercher le coeur de "Magic Mike", dans cette inhumanité que tous les efforts pour s'étourdir de plaisir ne feront jamais disparaître.
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Dans le rôle-titre, Channing Tatum, coproducteur de ce film inspiré de ses années de jeunesse, distille un blues poignant. Quant à Soderbergh, il compense en élégance visuelle un scénario quelque peu handicapé par une love-story convenue.
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Loin des clichés, un film gonflé, original, sexy et, surtout, divertissant.
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Les dessous d'une boîte de strip masculin finement troussés par Soderberg.
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Une fois encore, [Soderbergh] laisse une impression de frivolité, de désinvolture voire de mollesse de ses sujets au départ passionnants. (...) Un produit de saison : convenu et superficiel.
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Ce déshabillage en règle d'un univers clinquant et superficiel fascine assurément.
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Film schizophrène où Soderbergh se passionne pour les numéros de strip-tease (Matthew McConaughey y est au passage juste énorme) tout en se contrefoutant du reste à commencer par la romance de pacotille entre Tatum et Cody Horn.