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Depuis l’émergence de Park Chan-wook et Bong Joon-ho, le polar “made in Séoul” s’est taillé une solide réputation avec un ton et une structure bien établis : beaucoup d’humour noir, de violence, de personnages, d’intrigues et de décrochages temporels. Le premier film de Kim Yong-hoon ne déroge pas à la règle en racontant, via une demi-douzaine de personnages, les conséquences dramatiques engendrées par la perte d’un sac bourré de billets qu’un employé indélicat a rapporté chez lui. À la manière des grandes comédies italiennes, Lucky Strike est d’abord un commentaire grinçant sur nos sociétés corrompues par l’appât du gain qui pousse au pire les plus honnêtes d’entre nous. Si l’impression de déjà vu est vivace, elle est escamotée par le plaisir coupable pris devant cette débauche de mauvais goût diablement mise en scène par Kim Yong-hoon. Sûr qu’on entendra parler de lui dans le futur. On prend les paris ?