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À la manière manichéenne d’un Michael Moore (sans le côté trublion mégalomane puisqu’il n’apparaît ni ne parle) et avec un vrai soin porté à l’image, Wagenhofer confronte deux mondes inconciliables : celui des infâmes profiteurs du capitalisme (une infime minorité) et celui des victimes injustes du système (tous les autres). Le procédé, s’il évacue toute ambiguïté, a le mérite de la clarté. À une séquence sur des travailleurs ghanéens extrayant difficilement de l’or brut succède ainsi une scène sur le transit du précieux minerai par la Suisse, où il sera transformé en lingots. Sentence implacable : 3 % de la richesse produite va à l’Afrique, le reste au monde occidental. Tout le film est à l’avenant. Let’s Make Money s’apparente à un cours magistral sur les causes de la crise financière dont il ressort une impression révoltante d’injustice et un profond dégoût.
Toutes les critiques de Let's Make Money
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Avec un savoir-faire qui lui permet de rendre passionnant un sujet aussi ardu et abstrait, Erwin Wagenhofer nous convie à un va-et-vient entre le coeur de la machine financière et sa périphérie, là où se matérialisent quotidiennement ses effets.
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Subtil jusque dans sa façon de manier l'ironie, le cinéaste filme ses interlocuteurs dans les transports, comme pour se moquer de ces hommes pressés, pour qui le temps reste encore et toujours de l'argent. Mais c'est aussi à nous, citoyens ordinaires des pays riches, que s'adresse Let's make money. Plaidoyer pour une redistribution équitable des richesses, il nous pose à tous cette question existentielle : est-ce qu'être c'est avoir ?
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Découpé en longues séquences, Let's Make Money passe de personnages en situations, de plaidoyers en reportages. (...) Et pourtant, au bout de ces cent sept minutes, rien n'apparaît de plus que ce collage d'histoires militantes. Les séquences sont trop courtes pour que les personnages existent. On dirait que Wagenhofer les a choisis en fonction de ce qu'il attendait d'eux, et que rien ne pourrait lui arriver de pire que d'être surpris.