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Dans des décors naturels sombres, plats et fouettés par le vent (une vision neurasthénique de la Belgique actuelle ?), des personnages hyperincarnés mais comme dépourvus d’âme (à l’exception du jeune couple) jouent les cowboys et les Indiens de notre temps ou d’un futur proche. De ces stéréotypes de western, Bouli Lanners tire un film puissant sur l’ultramoderne solitude et sur la violence qu’un monde débarrassé des codes sociaux de base pourrait faire naître. On pense évidemment à Mad Max, autre western revisité, qui semble être la référence de Lanners dans son approche plastique – minimaliste et cohérente – et psychologique des personnages. Les acteurs ont d’ailleurs, semble-t-il, pris un plaisir évident à jouer ce type de héros grisâtres, peu courants sous nos latitudes. Ils sont tous impériaux, du taciturne Albert Dupontel au mystérieux Bouli Lanners, en passant par l’incontrôlable Serge Riaboukine. Leurs performances procurent un plaisir immédiat, décuplé par la singularité de ce projet qui s’inscrit dans la courte, mais déjà impressionnante, filmographie de son auteur.
Toutes les critiques de Les premiers, les derniers
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Les Premiers, Les Derniers est pour nous l’un des meilleurs films de la semaine, du mois et probablement de l’année. Bravo Bouli !
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Les Premiers, les derniers, lui, est un coup de poing métaphysique. Une odyssée intimiste. Un conte absurde, émouvant, suspendu. (...) Vivre, c'est aussi aller voir de tels films et s'en souvenir à jamais.
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Entre abstraction visuelle et symbolique biblique, ce tableau étonnant d’une humanité en résistance semi-consciente contre la tentation du désespoir et de la sauvagerie est nourri d’une poésie brute, et d’une infinie tendresse du cinéaste pour ses personnages.
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Bouli Lanners, inspiré, réussit un oratorio baroque, un western mystique. Il a du souffle et du style. Ça fait du bien !
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Les friches industrielles et le papier peint des chambres d'hôtel sont à se pendre. Mais les acteurs ont une sacrée gueule et l'intrigue tient debout. Avis aux amateurs de polar.
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Un film sombre, bien plus intimiste pour un Bouli Lanners qui ressemble trait pour trait au personnage qu'il incarne. De sa santé vacillante au rapport qu'il entretient dans la vie avec Dupontel.
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Une fois l'univers et l'intrigue posés, le film ronronne et met le frein à main. Le moteur tourne mais le véhicule n'avance plus.
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Filmer côte à côte Michael Lonsdale et Max von Sydow pour dire le tardif besoin de spiritualité de personnages sans foi ni loi est à la fois émouvant et un peu appuyé. Une certaine légèreté s'est envolée.
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Toutes ces basses pressions psychologiques et climatiques ont un aspect trop calculé pour toucher vraiment. On retient quelques instants de grâce chez les acteurs, tel regard de Dupontel, la voix et la diction toujours magique de Lonsdale (...)
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La mise en scène de Bouli Lanners veut saisir toutes les facettes de ses personnages, cherche à montrer l’humanité de ses clochards célestes. Encore une fois, pourquoi pas ? Mais il le fait avec une lourdeur telle que le film ne s’autorise jamais à décoller.
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Même si rien ne semble vraiment tenir debout dans ce film, une certaine force poétique s’en dégage.
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Même s'il ne tient pas toujours son scénario par la bride, Bouli Lanners nous offre un singulier moment de cinéma. Au fond, "Les premiers, les derniers", c'est un peu Tarantino chez Bruno Dumont…
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Un univers décalé et surréaliste pour un western crépusculaire, à l’humour noir et la sensibilité à fleur de peau, d’une grande pureté.
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Une violence mâtinée de rire à la manière de Tarantino alterne avec une bouleversante délicatesse qui entraîne vers la poésie ce western âpre et pourtant lumineux.