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Dans le vieil ouest américain, sept as de la gâchette unissent leurs forces pour aider des villageois à faire face à leurs assaillants. Les 7 Samouraïs d’Akira Kurosawa a dépassé son statut de matrice de film d’aventures pour devenir mythe originel : un standard folk se jouant des époques et des modes à force de réinterprétations. On en tire des parodies (Three Amigos), des dessins animés (1001 Pattes) et des remakes de remake un peu ternes, comme ce Sept Mercenaires reprenant – la joie et l’extraordinaire allant en moins – le refrain du film de John Sturges tourné en 1960. Modernité oblige, le travail d’adaptation consiste à insuffler un désir de vengeance et des motivations psychologiques aux personnages. Ce ne sont pas des flingueurs livrés à eux-mêmes mus par le sens de l’honneur et la camaraderie, mais des cow-boys (et un indien) dépressifs cherchant à guérir leurs bobos intérieurs. Autant dire que l’on ne s’amuse pas beaucoup… À l’exception de Denzel Washington et Vincent D’Onofrio, les acteurs gesticulent (Chris Pratt et Ethan Hawke sont épouvantables) et le "thème" choisi à la place de la fanfare euphorisante de Leonard Bernstein donne le bourdon. Heureusement, Fuqua aborde le job en mercenaire et, comme à son accoutumée, en tire une ou deux fulgurances visuelles (Denzel au crépuscule sur son cheval). Après un été américain tartiné de films approximatifs et d’effets spéciaux pas finis, Les Sept Mercenaires offre une thérapie non négligeable: un western bien éclairé et bien cadré. Benjamin Rozovas