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Longtemps, la petite entreprise de Lee Israel n’a pas connu la crise. Auteure à succès des années 70 et 80, elle avait su trouver la parade alors que la chute des ventes de ses livres l’avait conduite vers la dèche : rédiger de fausses correspondances entre écrivains célèbres qu’elle revendait à prix d’or à des collectionneurs. Un jeu d’enfant pour elle, qui était passée maître dans l’imitation du style de ses congénères, jusqu’au jour où le FBI mit son nez dans son business... Cette aventure avait inspiré à Lee Israel (disparue en 2014) une autobiographie confessionnelle, Can you ever forgive me ?, que Marielle Heller (The Diary of a Teenage Girl) porte ici à l’écran. Hyperclassique dans sa forme mais sans faute de goût, Les Faussaires de Manhattan vaut avant tout pour son intrigue et ses interprètes. À commencer par Melissa McCarthy, impériale Israel. Celle qui s’est jusqu’ici déployée avec bonheur dans le registre de la comédie (Mes meilleures amies...) n’aborde jamais cette première incursion du côté dramatique en mode performance (même si elle a – fort justement – été nominée aux Oscars). Elle traduit au contraire, dans un mélange de retenue secouée de saillies explosives, le désarroi de cette femme en rage contre le reste du monde. Et ce en parfaite complicité avec Richard E. Grant, piquant dans le rôle de son associé qui a fait de l’indiscipline sa marque de fabrique.
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Les Faussaires de Manhattan
Première
(1 critique)