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Autant vous prévenir : Les Derniers Jours... est un film déroutant que certains trouveront, au premier degré, trop long, inégal et bourré d’effets spéciaux cheap. Pourtant, armé d’un second degré aiguisé, le film devient un chef-d’œuvre tragi-comico-romantique sensuel et délirant. Un festival érotomaniaque qui évoque à la fois Robbe-Grillet, Romero et Demy. Les cinéastes multiplient les scènes oniriques et tragiques, les dialogues hors sujet truculents, déploient un sens du setting musical incroyable (il faut voir comment les chansons, notamment celles de Léo Ferré, dramatisent les scènes) et font preuve d’une direction d’acteurs époustouflante. Les Derniers Jours... fait résolument souffler un vent frais sur le cinéma français.
Toutes les critiques de Les Derniers Jours du monde
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Si les frères Larrieu sont loin d'un cinéma qui restitue la parole littéraire, le film est une proposition d'évasion dans un récit plus métaphysique et sensoriel que romanesque. (…) Cocktail d'errance et de rencontres sexuelles, le résultat est une science-fiction antihollywoodienne, un road-movie bunuélien où s'enchaînent des sentiments, des événements surgis de la mémoire, attisés par la libido, le fantasme.
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Le désir n'est pas que sexuel : il est existentiel. Robinson fait l'expérience d'une liberté inédite. Puisque la mort rôde, autant vivre pleinement chaque instant. [...] Autant dire que le road-movie regorge de péripéties, où la fantaisie n'exclut pas l'émotion profonde. Car la situation de science-fiction décrite renvoie mine de rien à une expérience intime universelle. Lorsque l'amour est si fort que rien ne peut l'égaler, alors oui, qu'importe de mourir là, tout de suite.
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(...) les cinéastes contournent le piège de la science-fiction pour nous proposer un road-movie existentiel décapant.
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C’est dans ce frémissement, où notre monde entraperçoit déjà sa fin alors que le présent finit par ressembler à de la science-fiction, que ces Derniers Jours prennent une dimension politique et sociale évidente. Ici, pas de grandes tirades ni de psychologie surlignée, juste des faits qui s’enchaînent et s’accélèrent dans un engrenage d’urgences et d’indifférences. La mise en scène est vivifiée par les situations irréelles et décalées d’une apocalypse tournée avec les moyens du bord, un budget limité à 8 millions d’euros, minimal comparé à celui de n’importe quel film catastrophe. A renfort de ruses et d’inventions qui, au final, rendent leur fresque encore plus vivante, les Larrieu savent qu’ils ont passé un cap en relevant ce défi.
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Les frères Larrieu reprennent à leur compte un thème cher aux blockbusters américains. Mais pas de sauveur musclé en vue, juste une poignée de comédiens chevronnés entraînés dans une singulière odyssée, brindezingue et gentiment lubrique.
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Deux moments réussis. [...] Soit cinq minutes, au total, sur 2h10 d'ennui (l'ennui n'est pas un critère, d'accord, mais à ce point-là, il le devient) et de maladresse. [...] Ça se voudrait philosophique et burlesque, ce n'est que ridicule et prétentieux. Franchement nul à la fin [...].Si l'ambition était le seul gage de la réussite d'un film, ils [les frères Larrieu] seraient au top. Mais il faut un peu de talent, aussi. Et là...