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C’est un fait divers célébrissime en Italie, totalement méconnu en France : l’histoire de Léa Garofalo, épouse d’un petit mafieux calabrais, qui décida de quitter son mari mais dut alors vivre avec sa fille sous le programme de protection des témoins… Chroniqueur consciencieux et parfois un brin scolaire de la société italienne, Marco Tullio Giordana (Nos meilleures années) relate l’affaire avec la rigueur et l’austérité d’un journaliste, zappant d’une scène à l’autre comme on enchaîne les paragraphes concis et factuels. Ça manque parfois d’invention, de romanesque, mais quand la chronique s’engage dans un tourbillon tragique, toute cette froideur finit par payer. Et réellement glacer le sang.
F.F.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film de Marco Tullio Giordana, inspiré d’une histoire vraie, s’installe dans une routine formelle un peu sclérosante : une ville après l’autre comme un chapitre après l’autre, avec chaque fois son plan panoramique et son nom, comme autant de cartes postales qui raconteraient la triste épopée de Lea. Trop soucieux d’efficacité scénaristique (chaque scène a sa place dans une chaîne de causes et d’effets) pour prendre le risque de s’attarder à simplement peindre ses personnages, Marco Tullio Giordana offre à sa folle de Lea un film qui lui ressemble peu : très, peut-être trop classique, sage, un peu froid.
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Elle voulait vivre libre, elle fut assassinée par la mafia à 35 ans, en 2009. Très médiatisée en Italie, l'histoire de Lea Garofalo passe les frontières avec ce film en forme d'hommage. Entêtée, cette femme forte grandit dans une famille de Calabre liée à la 'Ndrangheta (organisation mafieuse venue de cette région) et tombe amoureuse d'un homme qui en fait partie. Mais elle refuse de se marier et de devenir complice des trafics dont elle est témoin. Menacée, elle doit, pour obtenir une protection de la police, accepter de parler. Avant de découvrir que ladite protection manque dangereusement d'efficacité...
Chaque étape de cette courte vie apparaît comme un engrenage dans un système entièrement tenu par la mafia. En décrivant cette mécanique infernale, le film devient parfois une démonstration elle-même un peu mécanique. Il gagne en force lorsque Lea Garofalo disparaît et que sa fille, une adolescente, lutte pour faire surgir la vérité. Ce combat va soulever les foules et le réalisateur sait nous faire partager ce mouvement de ferveur : si fragile, si timide, la fille tient tête aux hommes et à son propre père. Marco Tullio Giordana retrouve alors, comme dans le film qui l'a fait connaître (Nos meilleures années, 2003), une manière de lier histoire individuelle et politique pour raconter avec émotion une Italie meurtrie. — Frédéric Strauss