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Lorsqu’il écrit L’Orphelinat, Sergio G. Sanchez ambitionne de le réaliser lui-même. Les producteurs le lui refusent. La suite est connue : Juan Antonio Bayona prend le relais avec succès et les deux hommes collaboreront à nouveau sur The Impossible. Le Secret des Marrowbone a ainsi ce léger parfum de revanche où le scénariste devenu cinéaste peut enfin accomplir sa vision. Celle-ci le place dans la lignée d’un Alejandro Amenabar période Les Autres ou d’un Guillermo del Toro époque L’Echine du diable. Le tout avec une petite touche British que ne renierait pas l’auteure de Jane Eyre. Le film suit Jack et ses frères et soeur obligés de vivre enfermés dans une nouvelle maison suite à la mort de leur mère. Ils attendent, dissimulés du monde, les 21 ans de l’ainé par peur, sinon, d’être disséminés dans plusieurs foyers. Mais l’immense bâtisse semble renfermer un esprit lié au passé que la fratrie a fui. Aficionados du jump scare à outrance, passez votre chemin. Le réalisateur préfère installer une ambiance pesante et malsaine, quasi gothique alors que le film se déroule en 1969 aux Etats-Unis. Mais l’absence de réels repères – le tournage a eu lieu en Espagne - et le casting uniquement composé de jeunes pousses du cinéma britannique, provoquent une sensation étrange qui sied à la tonalité générale. Plus qu’un véritable film de fantôme, le long métrage de Sergio G. Sanchez est d’abord un drame familial à tiroirs plus ou moins huilés. Mais c’est aussi un écrin idéal pour confirmer le statut de nouvelle reine du frisson dans le dos d’Anya Taylor-Joy, après Split et The Witch.