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Sorti début 2020, le livre Le Consentement avait fait sensation par sa description de l’emprise subie dans les années 1980 par Vanessa Springora (autrice du texte), qui devint à 13 ans l’amante d’un écrivain réputé (Gabriel Matzneff, pas nommé dans l’ouvrage) ayant 35 ans de plus qu’elle et défendant les rapports sexuels entre adultes et personnes mineures. En adaptant pour le cinéma ce récit poignant, Vanessa Filho (Gueule d’ange) met l’accent sur la brutalité physique de cette relation abusive et nous immerge dans une ambiance de cauchemar. La voix intérieure de la narratrice, qui faisait toute la force du livre, est ainsi abandonnée et c’est au contraire la voix manipulatrice de Matzneff (cette fois nommé dans le film) qui résonne en ouverture. Tandis qu’elle évacue plusieurs aspects intéressants du livre (comme le rapport complexe que Vanessa entretient avec son père absent), la cinéaste insiste sur la crudité morbide des relations sexuelles entre cette adolescente et ce quinquagénaire pervers incarné par un étonnant Jean-Paul Rouve. Si le film mise beaucoup sur la figure de cet écrivain qui exerce sur son entourage une forte séduction, sa mise en scène bancale s’éloigne trop de la hauteur de vue du livre et ne retrouve pas la lueur libératrice du texte de Vanessa Springora. Restent quelques séquences marquantes autour du lien dysfonctionnel entre Vanessa (jouée par Kim Higelin) et sa mère (jouée par Laetitia Casta) et une dénonciation frontale des prédateurs sexuels.