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Sofia a trois enfants et baigne dans une vie d’oisiveté et de luxe grâce à la rente de la société de son mari, héritier. Jusqu’à ce début des années 80 où la crise frappe de plein fouet la haute bourgeoisie mexicaine et la pousse à tenter de sauvegarder l’essentiel à ses yeux : les apparences. Alejandra Marquez Abella signe un portrait vachard de cette élite d’hier qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celle d’aujourd’hui. Avec un sens ciselé du portrait, elle raconte la sortie douloureuse de ce rêve de prospérité éternelle qui n’a finalement existé que dans l’esprit de ces nantis, qui deviennent parias dès lors que leur ruine est rendue publique. Mais la cruauté avec laquelle la cinéaste scrute cette superficialité arrogante ne l’empêche cependant jamais de montrer les failles de ces grandes bourgeoises enfermées dans une culture sociale qui les fragilise en les réduisant à un simple état ornemental.