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Dans ses meilleurs moments, Poirier sait comme personne attraper dans un regard, une attitude ou un geste les sentiments à vif de ses personnages. Grand filmeur d'actrices, il enregistre la tristesse insondable et les élans désordonnés de ses héroïnes, hantées par un passé qui ne passe pas. Epatant dans la suggestion et le non-dit, le cinéaste s'abîme par contre dans la redondance quand il souligne maladroitement les enjeux de son script. Par intermittence, le rapport problématique à l'enfance, la paternité contrariée et la cupabilité s'incarnent dans des dialogues explicatifs et des effets scénaristiques contradictoires avec l'alchimie ultrasensible de l'histoire. A ces quelques réserves près, La maison est un bon Poirier. Et donc un film précieux.
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Les critiques de Première
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Dans cet imbroglio, Manuel Poirier insuffle un vent de nostalgie, alors que la maison devient le réceptacle de tous les espoirs. Il faut se laisser aller au rythme des visites ou des rencontres dans les cafés. Mais la morale est dure: un coup de coeur ne change pas forcément une vie.
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L'obligation de vendre leur maison d'enfance et le hasard mettent en présence deux jeunes héritières et des acheteurs potentiels. S'ensuivent l'amour, des affrontements, de la colère, de la douleur et les nécessaires deuils à faire pour continuer de grandir et de vivre. Un film chaleureux sur les charmes de l'incertitude et l'heureuse indétermination de l'existence.
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Le caractère expéditif et instrumental des intrigues et personnages secondaires, comme le martèlement du bréviaire psychanalytique qui raccorde le couple principal sous le signe des blessures infligées à l'enfance ôtent beaucoup d'intérêt à cette histoire, qu'on pressent pourtant nourrie par une observation, sinon une expérience, suffisamment intime pour être partageable.
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Les films de Manuel Poirier sont ceux d'un temps de crise. Comme toujours chez ce marginal dont la rigueur refuse les séductions commerciales, son film brise nos habitudes de consommation. Sa mise en scène se nourrit de l'écoulement du temps, des hésitations, des silences, de la formidable humanité de Sergi Lopez.
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les deux copains éméchés qui zigzaguent dans une rue nocturne devraient nous émouvoir, comme y parvenait si bien le duo Sergi López-Sacha Bourdo dans Western. Mais ils nous laissent de glace. Et lorsque Sergi López sort, en larmes, après une spectaculaire vente aux enchères, c’est tout juste si on ne se demande pas pourquoi il pleure… On en est, évidemment, navré pour le réalisateur (100 % sincère) et les comédiens (totalement motivés), mais rien, à aucun moment, ne fonctionne vraiment.