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Attention, si vous espérez une petite comédie américaine sur la famille, passez votre chemin. La Famille Jones est une supercherie ! C’est d’ailleurs de cette idée que part Derrick Borte pour trousser son implacable satire de la société américaine. Et pour une fois qu’elle en prend sérieusement pour son grade, ce serait trop bête de s’en priver. On regrettera d’autant plus que le film finisse un peu de manière hypocrite et n’aille pas jusqu’au bout. La morale et une romance viennent parasiter un discours qui se voulait plus subversif... Tout ça n’ôte rien au plaisir de découvrir de voir Demi Moore et David Duchovny se chercher pendant une heure et demi.
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Depuis les films de science-fiction des années 50, l’irruption de ce genre d’étrangers trop parfaits pour être honnêtes annonce le proverbial coup de pied dans la fourmilière. Ici, ce sont des leaders d’opinion chargés par une grande entreprise de pousser leur entourage à acheter des montres, des voitures, des pizzas surgelées... Les voisins s’endettent, le désastre pointe son nez, et le spectateur, chauffé par la satire grinçante, s’attend à un développement de grande envergure. Hélas, la tension mollit lorsque Monsieur Jones (David Duchovny, un peu fade), pétri de remords, tente de réparer les dégâts. La morale prend alors le dessus et s’exprime avec autant de subtilité que les avertissements
sur les paquets de cigarettes : « Consommer tue ! » Le réalisateur est un ancien publicitaire qui cherche probablement à se faire pardonner. Au lieu de culpabiliser, il aurait mieux fait d’étudier la dramaturgie. Il aurait appris que les bonnes histoires ne se terminent pas dans la mélasse.
Toutes les critiques de La Famille Jones
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Même si l'on peut regretter que l'esprit satirique sous-jacent ne soit pas plus marqué, Derrick Borte a su finement construire son sujet en créant des personnagescrédibles et non exempts de faiblesses et de failles.
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Attaque frontale contre la consommation bling-bling, ce film, s'il fait sourire, donne aussi à réfléchir sur la nature de vos vrais besoins. C'est déjà pas mal.
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Deux ans après sa sortie manquée à domicile, cette comédie US arrive chez nous et, vu les scuds qu'elle balance contre l'american way of life et la dictature de la consommation, on peut comprendre que le public américain l'ait eu saumâtre. Même le sacro-saint modèle de la famille se prend une bonne claque à ce savoureux petit jeux de massacre, emmené avec conviction par le tandem de luxe Demi Moore et David Duchovny.
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Porté par un casting très crédible, avec en tête le couple formé par David Duchovny et Demi Moore, le discours fait mouche. Il est même inquiétant de réaliser à quel point cette déclinaison extrême de « marketing furtif » semble réaliste. Si bien qu'en poussant la réflexion on pourrait conclure que le film lui-même est une fabuleuse vitrine de luxe. Voire se demander quel est son prix... Après tout on sait que des contrats publicitaires juteux existent pour faire boire tel champagne à James Bond ou rouler telle voiture dans Taxi... Mais comme cette comédie noire a de nombreux mérites, on se contentera de dire que si elle montre les questions qui fâchent c'est pour mieux les soulever, et qu'elle défend in fine une idée fort louable, jamais assez rabâchée : le bonheur ne s'achète pas.
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Bref, c'est The Truman Show. En moins cinglant. En nettement moins subversif aussi. Si, au début du film, le réalisateur épingle le consumérisme, l'envie qui dévore les uns face aux possessions des autres, il retombe vite dans le drama lambda sans même chercher à creuser la psychologie de ses personnages. Frustrant.
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Demi Moore et David Duchovny mènent la danse de ses pubards sur pattes dont le monde fabriqué fait rêver des banlieusards trop vite ruinés par des achats inconsidérés. Présent au festival de Deauville pour y défendre sa charge contre la société de consommation, le réalisateur a été sérieusement tancé par la presse qui appréciait davantage son humour vachard qu'un happy end artificiel imposé par la production. Les critiques ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd, car un nouveau dénouement « plus proche de la mentalité européenne » a été ajouté à la version qui sort en France.
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La question de savoir si celle-ci va finir par craquer pour cet homme payé pour faire semblant d'être son époux fait partie des codes de ce type de divertissement. Un autre de ces codes induit que, tôt ou tard, vérités, sentiments, culpabilités ou détresses rattrapent tout le monde. Cela va finir par chauffer pour la famille Jones... ce que Derrick Borte raconte dignement.
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Sur fond de crise économique, Derrick Borte (lui-même issu de la pub) a beau mener sa démonstration anticonsommation avec la subtilité d'un panzer, la comédie fait mouche. Minutieusement décrit, interprété avec l'ambiguïté voulue par Demi Moore et David Duchovny, le marketing « à la Jones » n'est pas si invraisemblable, comparé à celui que nous subissons déjà... Et, en prime, le réalisateur nous offre un dénouement un brin plus amer et moins convenu que l'ordinaire hollywoodien. Cadeau Bonux!
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Demi Moore et David Duchovny sont parfaits en couple-sandwich, la satire de notre société consumériste et formatée amuse. Elle montre aussi ses limites, peu aidée par un récit trop moralisateur et une mise en scène sans aspérité.
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nutile d’avoir une brillante idée de départ si on n’a pas d’idée d’arrivée! D’un cynisme très actuel, le scénario de ce premier film se dissout dans les bons sentiments à mesure que son tandem de vedettes sexy, Demi Moore et David Duchovny, cède aux sirènes de la love story.
Le résultat, un peu intéressant, un peu corrosif, un peu amer, pèche par son manque d’envergure. -
Trop cynique ou pas assez, le débutant Derrick Borte, à l’instar de Jason Reitman (champion de la contestation creuse avec Thank You for Smoking ou In the Air), se trouve pris au piège de son manège vide et bien trop luisant, duquel le génial David Duchovny parvient toutefois, de temps à autre, à faire un joli coucou.