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De même que Park Chan-wook avait trouvé suffisamment d’inspiration dans le thème de la vengeance pour réaliser un triptyque (dont l’hallucinant Old Boy), Im Sang-soo poursuit son étude des moeurs des ultrariches commencée avec The Housemaid. Sans surprise, il énonce les travers provoqués par l’association du sexe, du pouvoir et de l’argent, avant de conclure que l’avidité aboutit nécessairement à la destruction. Les familiers du cinéma d’Im Sang-soo retrouveront son sens aigu de la satire ainsi que sa fascination pour le luxe, qui lui a fait recréer à grands frais une somptueuse villa, filmée avec une volupté presque suspecte. Mais la poudre aux yeux ne suffit pas à renouveler un thème qui commence à fatiguer (même les nuances deviennent prévisibles). La seule personne convenable est la fille du patron, qui est clairement une version adulte de la fillette de The Housemaid. On peut prendre ce parti pris pour un clin d’oeil de l’auteur, mais également comme une redondance.
Toutes les critiques de L'ivresse de l'argent
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Sophistiqué dans la forme, grinçant sur le fond, "l'ivresse de l'argent" confirme la talent d'Im Sang-soo pour croquer les travers de la grande bourgeoisie sud-coréenne. Jubilatoire.
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Après Housemaid, une nouvelle raillerie fort plaisante de la haute bourgeoisie coréenne signée Im Sang-Soo.
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Le dernier film du cinéaste coréen est un thriller érotique au charme vénéneux, doublé d’une fable politique intense, jusqu’à l’absurde.
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Après The Housemaid, Im Sang-soo poursuit son portrait d’une bourgeoisie tyrannique. C’est avec l’image d’un coffre-fort rempli de billets de banques que débute L’Ivresse de l’argent. Autant dire que le trait ne s’est pas affiné d’un opus à l’autre. C’est encore avec outrance que le cinéaste coréen dépeint cette fois le parcours d’un jeune homme réservé au service d’une famille coréenne aussi riche et puissante que dégénérée : une matriarche d’une immoralité sans bornes, un père sur le point de rompre avec une vie de lâcheté et d’humiliation par l’argent, un fils que l’on ne cesse de devoir sauver de la prison, une fille au comportement aussi ambigu que sa beauté est évidente.
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Dans ce film magnifiquement mis en scène au cœur d’une immense demeure au luxe sobre et raffiné, Im Sang-soo se livre à une analyse d’une grande lucidité sur cette « ivresse de l’argent » qui rend possible d’ignominieuses dominations. Culpabilité, mépris et humiliation trouvent leurs rôles dans cet étrange jeu. Cette œuvre baignant dans une esthétique de noirs luisants et de rouges puissants est plus politique qu’il n’y paraît.
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La mise en scène au scalpel d'Im Sang-soo, son sens du détail signifiant, des jeux de regards, valent le détour. Surtout, la distance glacée qu'il conserve vis-à-vis de ses personnages les maintient dans une ambiguïté fascinante (...).
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La froideur chic du décorum et de la mise en scène fascine. On ne peut en dire autant du film qui, entre soap-opéra et tragédie brechtienne, ne fait qu’entrebâiller des portes ouvertes.
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Erotisme et lutte des classes étaient déjà au coeur de son précédent film, le décomplexé et emballant The Housemaid, présenté il y a deux ans en compétition officielle. Suit cette année L'Ivresse de l'argent, une réflexion sur l'ivresse du pouvoir enrobée dans un soap-opéra grandiose à l'humour décapant.
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Sous forme de conte cruel, le récit met le doigt sur les conséquences de l'ambition. Ses principales qualités (sa capacité à surprendre, à se dévoiler au fur et à mesure, à multiplier les différentes approches d'un thème fort) peuvent aussi se retourner contre lui.
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Nouvelle satire des élites mafieuses, dans le style paradoxal du Chabrol sud-coréen. Lisse et cru. (...) Et avouons-le, ces petits jeux pervers, le spectacle désespérant de ces affreux, sales et méchants Coréens, sont aussi très jouissifs.
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Loin du premier degré qui empesait "The Housemaid", Im Sang-soo signe une fable cynique, boursouflée et assez réjouissante.
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Belle photo, beaux décors mais aucune ivresse tant le scénario est hermétique. L’ennui prend vite le dessus.
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par Thierry Chèze
Le film ressemble à un soap survolté, hyperstylisé dans sa forme avec un sens du kitsch assumé. Mais il finit, hélas, par déborder en longueurs et en scènes trop répétitives pour vraiment séduire.
Il manque ce parfum d'authenticité essentielle à ce type de tragicomédie.
La grande élégance de la mise en scène et la splendeur des décors design ne font pas toujours oublier la banalité des péripéties censément vénéneuses.