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Que ceux qui redoutent l'esthétique austère du doyen des cinéastes soient rassurés. Du haut de ses 102 printemps, le toujours fringant Manoel De Oliveira réussit une fable somptueuse. La beauté de ce grand film testamentaire tient au fin réseau d'échos qu'il tisse entre tous ses motifs pour livrer une enivrante méditation sur l'art et l'amour, montrés comme les deux moyens d'enchanter la vie et de sublimer la mort.
Toutes les critiques de L'étrange affaire Angelica
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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On voudrait ne mettre aucun commentaire sur cette histoire contée par Manoel De Oliveira avec tant de grâce. Il faut l'entendre et la voir, car personne comme ce magnifique centenaire ne donne à voir et à entendre avec cette acuité de perception, cette ouverture des sens.
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a beauté de ce film, sa douceur ensorcelante, vient essentiellement du point de vue que Manoel De Oliveira adopte sur les penchants mortifères de ce personnage.
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Un conte paisiblement fantastique, mis en scène avec un extrême raffinement poétique.
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L’étrange Affaire Angélica est un conte libre, une fable bizarre, aux mille sens possibles, aux mille ouvertures. Comme à son habitude, Oliveira la conte avec patience, un sens du récit réaliste très précis et limpide
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Oliveira, marabout autant que guérisseur, nous ouvre son échoppe à sortilèges, une petite boîte magique à irresponsabilité illimitée. Mieux que ça : une baraque de fête foraine, une attraction ancestrale, un chamboule tout (le cinéma), une séance d’hypnose.
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A 102 printemps bien sonnés, Manoel De Oliveira continue de produire des prodiges. Histoire d'amour et de mort en terre portugaise, L'étrange affaire Angelica est un pont magique et intemporel entre le passé et le présent, le rêve et la réalité. Un pur moment de grâce.
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Ce dernier opus est peut-être moins étonnant, à ce titre, que d'autres de ses films. (...) De ce côté, effectivement, celui-ci est sans doute plus lisse, moins virevoltant sur le plan narratif, la trajectoire du photographe suivant une gradation relativement mécanique. Ce déroulement imperturbable, et pourtant énigmatique, lui offre en contrepartie une beauté classique, et une place à part dans l'œuvre somptueuse que le cinéaste continue de bâtir.
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Un vrai finale testamentaire, même si l'on souhaite bien sûr à Manoel de Oliveira de signer de nombreux autres films aussi enthousiasmants.
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par Nathalie Dassa
Le vétéran du cinéma Manoel de Oliveira, âgé de 102 ans, signe une oeuvre atypique au récit fantastico-onirique sur l'au-delà, poétique, délicat, presque juvénil, à la fois décalé et déconnecté de la réalité.
Un récit insolite, intemporel et austère, qui a valu une standing ovation au centenaire Oliveira lors de sa présentation cannoise en ouverture de Un certain regard.
Oeuvre d'art lyrique ou tragédie poussiéreuse ?
Standing ovation pour le centenaire Oliveira (102 ans !) qui présente un récit comme à son habitude insolite, intemporel et austère. Du grand art !
Manoel de Oliveira, 102 ans, signe un conte romantique à la Théophile Gautier sur l’obsession amoureuse et le poids du passé. En accord avec son sujet, il élabore pour ses scènes de rêve des trucages artisanaux à la Méliès. Et traite tous ses personnages comme des fantômes surgis d’un autre temps. Métaphysique, pictural et terriblement émouvant.