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La bonne idée a été de confronter le baroque et cabotin Kusturica, qui endosse son premier vrai grand rôle, au timide Guillaume Canet. Malheureusement, le film manque de lyrisme et de vraies scènes d’action qui aiguiseraient l’attention. On reste toutefois reconnaissants à Carion d’avoir exhumé ce que le président (et non l’acteur) Ronald Reagan qualifiait de « l’une des plus grandes affaires d’espionnage du XXe siècle ».
Toutes les critiques de L'affaire Farewell
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Basé sur une histoire vraie un peu oubliée aujourd'hui, l'Affaire Farewell reste néanmoins un film d'espionnage d'honnête facture, un suspens qui ne nous lâche jamais la main pendant ses deux heures. Emir Kusturica est à la fois inattendu et épatant en agent russe.
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(...) Carrion soulève ici un pan d'une des plus grandes affaires d'espionnage de la guerre froide, en la filmant essentiellement sous l'angle de la rencontre entre deux hommes que tout sépare. Un colonel du KGB - interprété par Emir Kusturica, qui impose sa présence même dans le silence - et un ingénieur français qui se retrouve propulsé espion - Guillaume Canet, qui joue cette histoire sous haute tension avec gravité et émotion.
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On aurait certes pu imaginer une mise en scène plus flamboyante, moins collée au sujet. Celle de Carion est à l’image de la belle BO de Clint Mansell qui accompagne ses images : sans fioriture pour laisser le spectateur goûter à ses talents de conteur.
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(...) Le film de Carion se situe aux antipodes d’une aventure de Jason Bourne. Il dévoile l’ordinaire du monde du renseignement : un univers grisâtre dont les héros banalement humains ne possèdent ni arme, ni quincaillerie high-tech. Son atmosphère oppressante et le face-à-face étonnant entre Kusturica (excellent) et Canet tiennent en haleine les spectateurs jusqu’au dénouement final.
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Christian Carion livre un thriller soigné, qui doit beaucoup au charisme de ses deux acteurs principaux : Guillaume Canet et Emir Kusturica, convaincants de bout en bout. Manifestement très documenté, le film manque un poil de densité dramatique pour nous embarquer totalement. Car si l'on apprend beaucoup, on ressent finalement peu, malgré la tension tragique que revêt petit à petit la relation tissée par ses deux hommes, transformés en vulgaires poins de l'Histoire.
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Christian Carion (Joyeux Noël), préfère regarder les êtres humains (façon John Le Carré) et décrire cette affaire en creux (façon John Huston dans La Lettre du Kremlin).(...) Il a bien du mal à densifier son récit. Il y parvient lorsqu'il prend de la hauteur et filme Mitterrand et Reagan. Et quand Guillaume Canet (excellent, comme d'hab') déroule ses scènes.
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L'Affaire Farewell est portée par un scénario précis (qu'on aurait tort de prendre pour la relation des faits historiques) qui nourrit un duo d'acteurs inspirés, par ailleurs tous deux réalisateurs, Guillaume Canet et Emir Kusturica. (...) La dernière partie de L'Affaire Farewell n'est pas tout à fait à la hauteur de son début.
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Il manque une réelle amplitude au film, qui fait défiler platement son intrigue sans le moindre style ni caractère. Il donne du coup l'impression d'assister à un emboîtage de scènes suivant poliment un scénario documenté, avec un duo d'acteurs plutôt dans le ton mais limité par le manque de réelle profondeur de champ que Carion est incapable de leur offrir.
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Tout est impec, de la photo à la musique, en passant par le montage et assurément les acteurs d’horizons divers (...)Quant au scénario, basé sur un épisode méconnu de la Guerre Froide, mêlant les grands du début des années 80 et des anonymes, il tient la route et intéressera sans grand mal les curieux de l’Histoire en leur rafraichissant un peu la mémoire sur le projet Star wars du gouvernement Reagan (...) Le résultat plaira donc à tous ceux pour qui l’espionnage ne se résume pas aux explosions à la chaîne et aux courses poursuites efficaces.
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Christian Carion (Joyeux Noël) a réussi un film à l'ancienne. (...) On eût certes aimé, çà et là, quelques ellipses. Mais, de toute évidence, Christian Carion n'aime pas ça. Il ne laisse donc rien dans l'ombre, éclairant même l'inutile – mais avec efficacité. Ainsi la fuite en voiture de Guillaume Canet et de sa famille devient-elle un joli suspense. Et, même s'il est prévisible, le coup de théâtre final – très John Le Carré, pour le coup – est suffisamment cynique pour indigner les cœurs purs...
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Après Joyeux Noël sur la fraternisation dans les tranchées de la Grande Guerre, Carion relate un nouvel épisode historique incroyable mais vrai, donc passionnant. Pas de course à l'adrénaline en vue, juste une plongée réaliste, intime et plutôt pointue, dans les coulisses de la chute finale de l'URSS. Canet et Kusturica sont parfaits.
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A la plus grosse affaire d'espionnage du XIXe siècle, (...), il fallait de la chair et de l'action, un scénario et des dialogues musclés, du suspens aussi. Tout ce qui manque au film, malgré les efforts de deux bons acteurs pour le porter.
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Si on pouvait mesurer mathématiquement l'écart entre l'intérêt a priori suscité par un sujet à fort potentiel romanesque et l'ampleur de la déception face à la platitude de son traitement, L'Affaire Farewell obtiendrait un coefficient record.