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Il en a rêvé si longtemps… Et voilà enfin Gilles Lellouche aux commandes de cette adaptation du Jackie loves Johnser OK ? de Neville Thompson où le Dublin du roman laisse place au nord de la France. L’intrigue court des 80’s aux années 2000 et tient en une phrase : Jackie et Clotaire que tout oppose – une lycéenne studieuse et un petit voyou intrépide – tombent fou amoureux avant que la vie ne les sépare mais sans jamais, malgré tous les obstacles mis sur leur route, parvenir totalement à ses fins. L’Amour ouf démarre tambour battant et pendant 2h45, au rythme d’une BO démente (The Cure, Prince …), Lellouche n’appuiera jamais sur la pédale de frein. Sa mise en scène riche en mouvements de caméra traduit un enthousiasme débordant à mettre en scène cette histoire- là, ces personnages- là, ces acteurs- Elle épouse le rêve, le désir de ses deux héros : sortir du déterminisme social qui les condamne à une vie étriquée. Faire exploser les cadres, faire battre son cœur si fort qu’il pourrait imploser à chaque instant. Il y a dans ce geste un panache kamikaze qui emporte souvent tout sur son passage. Mais pour que ce voyage tonitruant fonctionne sans que les moments plus intimes ne paraissent hors sujet, il fallait des acteurs au diapason. Intenses mais capables de nuances sans craindre de pousser à fond les potards. Malik Frikah (renversant dans son premier grand rôle) et Mallory Wanecque (Les Pires), d’un côté, François Civil et Adèle Exarchopoulos de l’autre sont faits de ce bois- là. Ils font corps et cœur avec un cinéaste qui fait ici rimer coup de foudre et coups de poing.