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1992, les quartiers populaires de Los Angeles s'embrasent après la relaxe d'une poignée d'officiers de police responsables du tabassage de Rodney King, un automobiliste Noir arrêté pour excès de vitesse. Dans l’Amérique post-Black Lives Matter, on imaginait plutôt des cinéastes engagés comme Kathryn Bigelow ou Ryan Coogler porter à l'écran ce fait divers qui a fait basculer l'Amérique dans le chaos. C'est finalement Deniz Gamze Ergüven, auteure du drame féministe Mustang, qui se retrouve aux manettes de ce brûlot sur fond de tensions raciales et de violences policières. Un brûlot… du moins sur le papier. Si la mise en place du film est forte, avec ses images de téléviseurs qui diffusent inlassablement les images de la bavure, la réalisatrice semble très vite perdre pied. Brouillon, didactique et trop éloigné de ses enjeux sociétaux, Kings manque sa cible. La faute au choix de raconter les conséquences de l’événement sur une famille emmenée par une mère courage, campée par une Halle Berry absente, qui s’amourache d'un voisin un peu loufdingue (Daniel Craig en roue libre). Tous seront éclaboussés par la violence collatérale des émeutes. La matière dont s’empare la jeune cinéaste paraît trop dense, et finit par lui échapper totalement, accouchant au final d'un mélo ubuesque qui enfile clichés tartes et situations hallucinantes. À commencer par ce rêve érotique d'une rare mièvrerie où Daniel Craig vient compter fleurette à Halle Berry.