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Figure de la nouvelle Nouvelle Vague allemande, Angela Shanelec (Marseille, Orly…) est adepte d’un cinéma cérébral exigeant qui fait régulièrement se pâmer les festivals. Primé à Berlin, J’étais à la maison mais… n’échappe pas à la règle. Il y est question d’un deuil compliqué. Celui de la mort de son père pour un fils qui, quand le film débute, revient sans un mot d’explication auprès de sa mère désarmée après une semaine de de fugue. On sent à chaque instant la peur de la cinéaste de verser dans le chantage émotionnel. Sa mise en scène très maîtrisée est faite de tableaux successifs qui traduisent, par leur aspect dévitalisé, l’immense solitude des personnages dans l’espace. Mais cette rigidité finit par étouffer. Et, quand dans la dernière droite, le film entend tendre vers plus de chaleur, il est trop tard. Son artificialité explose plein écran, rendant impossible ce grand écart.