-
Il ne faut pas voir dans ce film une reconstitution des faits mais plutôt un prétexte à décalaminer, avec une force de frappe inouïe, les coulisses de la bureaucratie. Les ministres et diplomates y sont dépeints comme des pantins incompétents, manoeuvrés dans l’ombre par une horde d’arrivistes intrigants et cyniques.
Toutes les critiques de In the Loop
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Si le jeu des tractations est dépeint au vitriol, le film touche au génie grâce à ses dialogues. Ou, devrait-on dire, à sa litanie d'insultes, plus ou moins sophistiquées, tant les politiciens des deux bords, dès lors qu'ils ne sont pas en représentation, débordent d'imagination fleurie. Cinglant et irrévérencieux, In the Loop est la version cinéma de la rubrique "La Mare" du Canard enchaîné.
-
En fait, si l’on prend en considération les origines de Iannucci (et sans doute aussi de Capaldi), on assiste à une intrusion bénéfique de l’hystérie italienne dans l’univers britannique de l’understatement et de l’“entente cordiale”. Après tout, les Romains sont bien les seuls a avoir réussi leur invasion de la Grande-Bretagne.
Tout ceci pour dire que cette peinture au vitriol de la diplomatie anglo-américaine (une bonne partie se déroulant à Washington et à New York, où le ministre incapable va continuer à apporter involontairement de l’eau au moulin des va-t-en-guerre), outre sa vision cynique des mœurs politiques et des jeux de pouvoirs intra-gouvernementaux, est la comédie la plus tonique du moment. -
Quelque part entre la série The Office et la farce politique Des homme d'influence, de Barry Levinson, In the loop (« dans le secret ») est inspiré d'une série de la BBC, The Thick of it, du même Iannucci, qui explorait déjà les coulisses du pouvoir et le rôle primordial des conseillers et autres assistants, très jeunes et très brillants, dans la manipulation de l'opinion. La comédie fucking anglaise de l'année !
-
Porté par un dialogue stupéfiant entre Hawks et Mamet, la farce a de très drôles accents de vérité.
-
Le créateur de la série satirique british The Thick Of It Armando Ianucci, entraîne avec lui une partie de sa joyeuse troupe en y ajoutant le fameux James Gandolfini, la star des Soprano. Dans la lignée de Docteur Folamour, ce dézingage des arcanes, peu reluisants, de la politique tape dans le mille. Hillarant et décapant...
-
Le film nous bombarde d'informations. Les dialogues sont débités à la mitraillette. L'humour est cruel, cinglant, efficace. On voudrait noter certains répliques, les réciter en boucle. In the loop c'est Dr Folamour survitaminé, c'est The Queen sous amphétamines. [...] Downing Street, Capitole, Maison Blanche: pas joli-joli, les coulisses du pouvoir. On sait comment l'histoire a fini. En attendant, on rit. Jaune. Après on comptera les morts.
-
Côté fond, le discours sur le monde politique, corrosif à souhait, est néanmoins réaliste (dans sa franche caricature) et bien documenté. Le film démystifie totalement le milieu, si tant est que quiconque ait encore des illusions à son sujet. Il pointe les intérêts personnels, les alliances cachées, la manipulation de l'information, les manigances de dessous de manteaux, etc. On peut chercher le facette positive des choses : il n'y en a pas. C'est parfois fin, parfois grossier, plus grinçant que drôle, toujours très british dans le ton sans tomber dans Mr Bean, et en tout cas assez hors cadre pour mériter d'être vu.
-
Et si la politique, c'était aussi ça ? Ministres pantins, diplomates pleutres, technocrates irresponsables, conseillers cyniques... Brillant réalisateur venu de la télévision, l'Ecossais Armando Iannuci livre une satire hilarante - et inquiétante - des coulisses du pouvoir en période de crise. Les figurants qui apparaissent dans le film - Tony Blair, Dick Cheney, Colin Powell - font pâle figure à côté des protagonistes de la fiction, absolument géniaux. A l'image du conseiller Malcom Tucker (Peter Capaldi), roi de l'injure qui tue, ou du général yankee brut de décoffrage incarné par le phénoménal James Gandolfini (Les Soprano). Du pur plaisir !
-
[...] le Royaume-Uni s'est rangé aux côtés des Etats-Unis lors de l'intervention américaine en Irak. Il n'y a pas de quoi rire, et pourtant le processus qui a mené à cette décision fournit, six ans plus tard, la matière d'une excellente comédie politique. [...] Au lieu de chroniquer au jour le jour les petits malheurs d'un cabinet ministériel comme il le faisait sur le petit écran, Armando Iannucci et ses scénaristes (qui travaillaient aussi sur la série) ont construit un récit dramatique, qui se clôt, comme dans la réalité, sur la défaite de la vérité. Les opposants à l'invasion de l'Irak, qui ont sûrement gardé le souvenir de leur impuissance, trouveront une consolation plaisante dans l'exposition impitoyable de la médiocrité des va-t-en-guerre.
-
Jubilatoire est un terme trop faible pou qualifier ce trip comico-politique, aussi incroyable que subtil et très documenté. Pas un dialogue n'est de trop dans ce film qui joue avec les ficelles du pouvoir.
-
On rit à gorge déployée la première demi-heure, avant de regretter que le film s'essoufle (...) Nul doute que les spécialistes de la politique anglo-saxonne se délecteront des piquantes références à la réalité de ce récit à clés.
-
La guerre n’est pas imprévisible, ni prévisible, ni évitable, encore moins inévitable : dire tout et son contraire dans la même phrase, pour que surtout, cela n’engage à rien, voilà ce à quoi doit tendre tout politicien. C’est la première leçon de cette ébouriffante comédie, une guignolade grandiose au rythme effréné, aux dialogues d’une verdeur réjouissante. Ministres, généraux, directeurs de communication, attachées de presse, conseillers et assistants (et assistants d’assistants) sont les héros de cette satire politique inspirée d’événements connus, dont on découvre la mise en oeuvre, aussi drôle qu’atterrante !
-
Le ton est donné dès la séquence d’introduction ; ou quand politique et comédie s’allient pour le meilleur et surtout pour le rire ! [...] La réussite de cette comédie tient non seulement à ses dialogues percutants mais également à ses acteurs, concernés et tous plus délurés les uns que les autres. Leurs faciès très expressifs offrent à leurs rôles des personnalités à la fois convaincantes et (faussement) désinvoltes pour servir, là-encore, un scénario empreint de dérision, dont la mauvaise foi est le maître mot. Bref, le regard acerbe sur la politique occidentale d’Armando Iannucci fait d’In the loop, une comédie grinçante et enlevée sur les rapports inter-gouvernementaux. Fou-rires garantis !
-
On regrettera juste qu'au bout d'un certain temps, l'effet "ball-trap" ou pit-bull de certaines séquences finisse par nous lasser car trop omniprésente voir caricatural. Et que la priorité donnée - de manière structurée - à l'action, en purgeant finalement les personnages de toute psychologie, d'une part nous empêche de les trouver attachants. Mais d'autre part nous agace un peu au lieu de nous captiver.
-
Lancé sur les chapeaux de roues, le scénario s'essoufle hélas dans sa hâte de sacrifier tous ses protagonistes sur l'autel de la satire. Surécrit, surchauffé, In the Loop grille ses vannes et perd toutes ses troupes avant même d'atteindre la Maison Blanche.