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Thank You For Smoking et Juno avaient imposé Jason Reitman, 32 ans, comme un satiriste pop extrêmement malin qui avait très vite compris comment tutoyer l’époque (et l’académie des oscars). Son troisième long le consacre pour ce qu’il est réellement : un héritier des grands conteurs classiques américains, qui vient de signer le premier film sur les Etats-Unis d’ici et maintenant. Le choix de George Clooney pour incarner cet homme qui aime dans les couloirs d’hôtel, fuyant l’engagement sous toutes ses formes, était une évidence absolue. In The Air tend à l’éternel célibataire un miroir qu’il ne fuit jamais du regard, emportant tous ses bagages en cabine. Clooney y joue son âge, sa vulnérabilité, sa mélancolie. C’est, tout simplement, une des premières fois où il ose mettre le charme hollywoodien de côté pour incarner un être humain. Selon le vécu que vous emmènerez dans la salle, In The Air pourrait être ce rare film qui fait défiler votre vie devant vos yeux. Si l’on était fan d’euphémismes, on vous dirait que le voyage a de l’allure.
Toutes les critiques de In The Air
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Clooney prend avec une ironie gourmande le relais politiquement incorrect dans cette charge tragi-comique sur l'humanité du monde du travail. Comme dans Juno, son précédent film unanimement salué, le rêve américain a du plomb dans l'aile. Mais l'amour est une fois encore le seul antidote à ses yeux pour réenchanter le quotidient. Love is in the aire !
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La grande force de Jason Reitman réside dans sa tolérance à la réalité. Le sentiment le plus éloigné de son cinéma est l'indignation. (...) Car Jason Reitman ne fait pas que chroniquer les moeurs peu appétissantes d'une Amérique en crise. Il raconte aussi le voyage de Ray Bingham en direction du genre humain. La conclusion d'In the Air est une merveille d'indécision, le rideau de cynisme laisse à peine passer une lueur d'espoir.
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Avec cette légèreté dans l'humour et ce charme fou qui n'appartient qu'à lui, le comédien habite le personnage avec force et séduction. Sa trajectoire est d'autant plus émouvante qu'il se découvre un rôle de père pour la jeune femme (Anna Kendrick) qui veut le remplacer dans son travail, et entrevoit même la possibilité d'être un mari pour celle (Vera Farmiga) dont il est tombé amoureux entre deux avions. Mais attention à l'atterrissage catastrophe.
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In the Air est hilarant, cynique, intelligent et superbement écrit.
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Le réalisateur de Thank you for Smoking et de Juno continue à égratigner le rêve américain de façon revigorante et cruel du monde du travail.
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In the Air est à son meilleur dans la première partie, la comédie cynique. (...) La seconde partie, plus mélancolique et romantique, plus satisfaisante moralement, est aussi moins convaincante cinématographiquement. (...) Si Reitman réussit le portrait d’un salaud d’aujourd’hui (qui est aussi celui de l’Amérique libérale et de la tendance du capitalisme la plus goinfre, froide et morbide), on sent que son empathie va vers les victimes de Bingham : la cohorte de gens brutalement virés, dont les visages et paroles ouvrent et ferment le film.
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e réalisateur de Thank You for Smoking et Juno continue d'égratigner l'Amérique en brocardant les méthodes inhumaines devenues courantes dans le monde du travail. S'appuyant sur un roman de Walter Kirn, il démontre avec férocité que nul n'est indispensable au pays du dollar roi et insère même au montage de vrais témoignages de personnes remerciées.
Un scénario récompensé aux Golden Globes qui met Clooney face à Anna Kendrick, arriviste résolue à le mettre au placard, et à la séductrice Vera Farmiga. Rarement le cinéma américain n'avait attaqué le monde de l'entreprise de façon aussi mordante qu'en décrivant le désarroi de cet être broyé par le système qu'il a défendu. Si le rire s'étrangle, c'est aussi parce que la réalité ici montrée n'a pas cours qu'aux Etats-Unis.
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Après « Juno », l’Américain Jason Reitman signe une comédie enlevée, à la fois drôle et amère, formidablement en phase avec l’époque.
Entouré de deux excellentes actrices, plus séduisant que jamais, George Clooney fait merveille dans ce rôle de solitaire qui se découvre un coeur sur le tard. -
Dans la lignée de Thank you for Smoking et Juno, Jason Reitman raconte les effets dévastateurs de la crise économique et l’individualisme rampant de la société sur le ton d’une comédie douce-amère, humaniste et délicieusement ironique. A l’instar d’un Cary Grant chez Frank Capra, Clooney se montre tour à tour drôle et touchant dans son costume très chic, sorte de gilet pare-émotions d’un homme qui a choisi de fuir la réalité pour se protéger. Et qui tombant de très haut se fait très mal quand elle le rattrape. Un de ses meilleurs rôles.
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On croit voir une comédie légère avec une réflexion sur la crise mondiale actuelle et on se retrouve devant un film moralisateur qui, entre deux cartes d'embarquement, soutient que rien ne vaut le mariage pour être heureux. Les turbulences sont moins désagréables que celles ressenties devant le discours anti-avortement de Juno, du même réalisateur, mais ça gâche un peu le vol avec Clooney.
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Reitman exhibe, avec un certain talent, de l'anti-conformisme séduisant (incarné par Clooney, une mise en scène huilée et une BO indé chic), tout en prônant du même geste les valeurs inverses : famille contre individualisme, stabilité contre dilettantisme, « vraie vie » contre technologie, dans un monde déshumanisé où l'on peut « Virer par écran interposé. Plaquer par texto. Démissionner par mail. » Discours finalement assez réac, appuyé par d'agaçantes séquences tire-larmes de (vrais) chômeurs relatant leur malaise, censées contrebalancer le cynisme ambiant : « Ce qui compte c'est pas le boulot, mais la famille », leur fait dire Reitman entre deux larmes. In the Air est un film malin, ambigu, aussi roublard et faux cul que ses personnages.
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Le réalisateur excelle à mettre en place et présenter son « héros », d’où ces vingt premières minutes savoureuses durant lesquelles on suit et on découvre toutes les facettes de la vie de Ryan Bingham auquel George Clooney prête ses traits narquois. Bien sûr, nous sommes dans une comédie romantique et une femme va venir semer le trouble chez cet homme-tortue dont la maison ne tient que dans un sac. Mais le cynisme qu’il dégage est aussi attirant que repoussant, en plus d’être hautement comique, ce qui fait de lui un personnage à l’ambiguïté finalement assez rare au cinéma. Malheureusement ce cynisme se pare d’un humanisme fort malvenu. La faute à cette fâcheuse tendance, typiquement américaine, qui consiste à systématiquement dégager le côté positif d’une situation avec un aplomb terrifiant.
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Outre qu'il est difficile de croire qu'un individu raisonnable succombe au charme standardisé des business hotels et autres lounges au faux luxe, les péripéties qui vont ébranler le credo du héros sont relativement attendues : rencontre amoureuse, formation d'une jeune collègue, famille oubliée qui se manifeste. Mais Jason Reitman sait donner un vrai tonus à l'ensemble. Ses dialogues percutent, façon comédie américaine d'antan, sa direction d'acteurs est au cordeau : Vera Farmiga, l'amante, et Anna Kendrick, la débutante aux dents longues, sont épatantes. Et puis il y a Clooney, dont le charme évoque encore une fois Cary Grant (notamment son personnage de publicitaire anonyme dans La Mort aux trousses). Qui plus est, voir George le séducteur se faire larguer par une fille dont il tombe imprudemment amoureux, c'est un moment en forme de revanche qui se savoure, quel que soit le sexe du spectateur.
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Eloge finement acerbe de l'individualisme, la charge prend cependant du plomb dans l'aile quand, au gré de deux rencontres féminines, le propos croise la comédie romantique où le fossoyeur paraît découvrir les bonnes vieilles vertus familiales qu'un twist amoral solde en atterrissage forcé.
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Malheureusement, le sujet s'essouffle dans une quête de la famille et une histoire d'amour là où, jusqu'alors, le réalisateur Jason Reitman tenait une chronique corrosive de nos sociétés.