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Sous la plume de Brian Helgeland (le scénariste de Mystic River), les faits sont simplifiés à l’extrême et leur complexité réduite au traditionnel schéma manichéen : le bon soldat Damon, seul contre presque tous, doit trouver une façon de sauver la face en un temps limité. Cette simplification joue contre le film qui, malgré tout, dénonce les erreurs et les malversations qui sont aujourd’hui de notoriété publique. Côté thriller, c’est réussi puisque Green Zone nous tient en haleine sans discontinuer, comme dans un Bourne. On peut penser que le film aura peut-être la même fonction que Rambo pour le Vietnam, à savoir rassurer les Américains en leur montrant un
personnage positif (Rambourne ?) qui se pose les questions que tout le monde aurait dû se poser. Mieux vaut tard que jamais.
Toutes les critiques de Green Zone
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Après deux opus époustouflant de la saga Jason Bourne, la dream team Greengrass-Damon reprend du service et fait mouche avec ce film de guerre intelligent. Conjuguer sens de l'action et réquisitoire explosif, c'est possible.
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Intrigues politiques, manipulations médiatiques, machinations militaires: Roy Miller, le sous-off en quête de vérité que Greengrass ne lâche pas d'une semelle, se prend tout de plein fouet. Au milieu du chaos émerge le désespoir d'un Irakien, comme un soleil noir éclaboussant un pays qui se débat dans des ténèbres ignorées du reste du monde. Ça secoue, oui, dans tous les sens du terme.
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Greengrass n'a rien oublié de sa formation de grand reporter quand il s'agit d'atteindre, visuellement, l'impact maximal. A chacune de ses réalisations, il met la barre un peu plus haut, redéfinissant les standards du film d'action. Amateurs du genre, ne ratez pas la nouvelle démonstration de ce virtuose de la mise en scène...
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(...) sa [Paul Greengrass] mise en scène a encore gagné en aplomb et en fluidité, sans perdre ni sa saisissante mise en exergue permanente d'un réalisme non trafiqué, ne sa savante maîtrise du rythme et du montage, éléments-clef de la réussite technique sans commune mesure de ce film enlevé et prenant d'un bout à l'autre.
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Ce thriller au rythme trépidant, caméra à l'épaule, lève le voile non seulement sur le rôle de la presse et sur la véracité de ses sources d'information, mais aussi sur les guerres internes et sans merci auxquelles se livrent les différents services : l'armée, les troupes spéciales, les services secrets et les émissaires du gouvernement. Dans un style brut et dynamique où les Scud volent et les balles sifflent, le héros frondeur, qui ne se décourage jamais et mène sa mission jusqu'au bout, permet à Matt Damon de montrer qu'au-delà de l'acteur "physique", il est un très grand acteur. Film engagé, Green Zone se situe dans la même lignée que Démineurs, de Kathryn Bigelow, le films aux six oscars...
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Avec Green Zone, Greengrass perpétue enfin son propre classicisme : transparence des images et profondeur de champ y règnent. Il fait du thriller politique une mécanique stylistique générant ses contraires, un lieu où l'on se fond pour révéler la nécessité d'échapper aux machines et ceux qui les pilotent.
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Le plus excitant, dans « Green Zone », c’est cette capacité qu’a le cinéma américain à assimiler l’histoire encore brûlante de son pays.
Elle nourrit ici une fiction très efficace, un thriller où le véritable ennemi du patriote travaille… au Pentagone. Paul Greengrass reste fidèle à son style frénétique, au risque de semer (ou épuiser) le spectateur lors des scènes d’action. -
Construit comme un thriller, bourré d'action, filmé d'une caméra nerveuse, Green Zone n'évacue pas les arrière-pensées de la famille Bush (le film se termine par l'embrasement d'une raffinerie de pétrole), et nous renvoie une image crédible de l'anarchie humaine et diplomatique régnant là-bas. Le scénario a le bon goût d'intégrer les enjeux intérieurs de l'Irak et, à travers un personnage d'unijambiste voué à l'éradication des chefs du parti baasiste, de dépeindre le désarroi de citoyens auxquels les hommes en treillis ne rendent pas toujours justice.
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Totalement hystérique, la mise en scène prend aux tripes en nous plongeant en plein cœur d’un conflit plus complexe qu’il y paraît. La grande force de Green zone vient de sa capacité à évoquer une situation politique complexe en ne s’attardant pourtant jamais sur la psychologie des personnages et encore moins sur le contexte géopolitique du Moyen-Orient (on peut le considérer en ce sens comme l’anti-Syriana). A part le rôle très archétypal incarné par Matt Damon, à savoir le héros sans peur et sans reproche, on ne peut que très difficilement identifier les bons et les méchants dans un film qui prend un malin plaisir à brouiller les pistes morales.
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Le réalisateur britannique parvient à concilier décharges d’adrénaline et dénonciation vigoureuse. «Mon film n’est ni antiaméricain ni antimilitariste, insiste Paul Greengrass. J’ai souhaité qu’il soit un divertissement en phase avec la réalité.» Ce réalisme nourri par le passé de documentariste du cinéaste fait bon ménage avec un sujet brûlant. Et sans faire un carton au box-office, Green Zone a réuni plus de spectateurs que les précédentes oeuvres consacrées à l’Irak. Y compris Démineurs, le film couvert d’oscars de Kathryn Bigelow.
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Paul Greengrass s'enfonce dans un monde secret et propose la vision privilégiée d'un docu-fiction informé, allié au style frénétique, à l'atmosphère de paranoïa et la pyrotechnie d'un grand film d'action. Pris dans les rouages d'un système qui lui refuse la vérité, Matt Damon exprime avec brio toute l'honnêteté et le dégout d'un homme intègre.
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Moins troublant qu’un "Démineurs", "Green Zone" avance sans temps mort et en ligne droite, rivé à son programme gentiment contestataire. Le film arrive un peu tard (et notamment après "24 Heures chrono"), le mensonge des ADM étant éventé depuis longtemps. Pour le reste, Greengrass assure le spectacle avec le métier qu’on lui connaît depuis "Bloody Sunday". Sa caméra mobile, hyperréactive, vous attrape dès les premières images pour ne plus vous lâcher. Attention, blockbuster en colère.
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Librement adapté du récit d'un ancien correspondant du Washington Post, Green Zone excelle dans la reconstitution des premiers temps de l'occupation américaine. Coexistence d'une zone protégée (avec hôtel de luxe et piscine) et d'un théâtre des opérations tout proche. Guerre entre les hauts responsables sur l'avenir de l'Irak : faut-il croire à des lendemains démocratiques ou refuser de démanteler l'appareil d'Etat baassiste ? Personnage à clés : la journaliste américaine accusée de propager aveuglément la parole officielle a réellement existé. Mais quand le récit se concentre sur des scènes d'action - une poursuite dans Bagdad en feu -, il se banalise. Le style typique de Greengrass (caméra portée, montage kaléidoscopique) reste efficace pour donner son rythme au récit, mais, paradoxalement, il n'exprime plus, comme dans ses précédents films, le climat général de paranoïa du monde moderne. Redire à quel point les Etats-Unis ont sciemment trompé l'opinion sur la question irakienne, c'est salutaire. En tirer un suspense spectaculaire, bravo. Mais nous faire croire que Jason Bourne a renversé seul George W. Bush...