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1898, Colombie Britannique. Une femme rejoint une caravane d’Allemands prenant part à la ruée vers l’or du Klondike (Yukon, Alaska), des miséreux ayant tout misé sur ce nouveau départ. Arslan a eu deux bonnes idées : focaliser son western sur un personnage féminin et confier ce premier rôle à l’über charismatique Nina Hoss (Barbara, de Christian Petzold). Il en oublie de traiter la spécificité du regard germanique sur l’American dream, à peine effleuré, pour suivre à la trace la voie déjà bien balisée du film de grands espaces.
Toutes les critiques de Gold
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Gold est un film crépusculaire dans lequel Thomas Arslan a instauré un climat mystérieux et envoûtant, lié à la splendeur des paysages, à la lenteur de l'action, au silence des protagonistes et à une musique rock expérimentale, entêtante créée par Dylan Carlson, le guitariste du groupe Earth.
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On sait ce qu’il en fut, pour beaucoup, de cette chimérique ruée, dont Blaise Cendrars (pour la Californie des années 1850) et Jack London (pour le grand nord canadien) surent si bien rendre la brutale cruauté. Les personnages de Gold, portés par les « riffs » de guitare du compositeur Dylan Carlson, n’échappent pas à cette réalité tragique, peu à peu engloutis par leur rêve.
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Le réalisateur Thomas Arslan renoue avec la tradition des grands classiques américains, oppose la petitesse humaine à la toute-puissance de la nature, s’amuse à réduire en miettes l’un des grands rêves américains et signe un joli portrait d’aventurière porté haut par Nina Hoss, révélée l’an dernier dans "Barbara", de Christian Petzold.
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On est très loin du western classique, de l’épopée sauvage, dans ce drame lent au cœur d’une nature rebelle. Ce parti pris d’un réalisme qui refuse tout côté «aventure épique» pourra rebuter. Mais la performance de Nina Hoss, toute de détermination et de froideur, est aussi glaçante qu’impeccablement incarnée.
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"Gold" décrit majestueusement ces chemins de la liberté que, au XIXe siècle, des hommes et des femmes, au péril de leur vie, entreprirent de parcourir, persuadés que tout était possible (...).
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Se démarquant des standards hollywoodiens, ce western germanique assène son néoréalisme brutal. Sorte d« Aguirre » du Far West (Arslan est bien moins fou que Herzog), ce
« rude movie » contient des scènes dune violence dautant plus authentique quelle nest pas spectaculaire. Tout comme le jeu sobre des acteurs dont la grande Nina Hoss (« Barbara »), qui, à elle seule, est une sacrée pépite ! -
Après Jerichow et Barbara, la nouvelle star et muse du cinéma allemand s'essaye au western dans ce portrait de femme intrigante et solitaire comme elle seule sait les incarner.
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Il se passe énormément de choses dans Gold, mais toujours sobrement. Même la fusillade (car il y en a une) est traitée sur un mode naturaliste. Gold n'est pas pour autant un vrai-faux documentaire. Pour preuve la jolie bouche de l'héroïne Nina Hoss couverte de rouge à lèvres au réveil, comme une erreur délibé- rée où le cinéma l'emporterait sur la réalité.
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Dans le principe de sécheresse cruelle qui informe son récit, Gold parvient à fomenter quelques beaux éclats de séquences (notamment une où se débat le sort d’un traître dans la nuit de la loi), mais son trop-plein de retenue confine souvent à une atonie et une raideur qui le font trébucher dans ses trop rares accès de lyrisme.
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Avec ses paysages majestueux et angoissants, sa dimension épique et son atmosphère post-western à la « Little Big Man », ce drame des grands espaces possède l’éclat d’une petite pépite cinématographique.
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Un western réaliste et contemplatif dans la lignée de "La Dernière Piste", de Kelly Reichardt, en moins radical et plus inégal. Mais Nina Hoss (l'héroïne de "Barbara") est une nouvelle fois formidable.
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Les paysages sont filmés platement et les péripéties du voyage sont attendues.
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Gold déroule donc un programme, ce qui ne serait pas si gênant si Arslan tentait d’en faire quelque chose de particulier, s’il essayait au moins de bousculer la monotonie de sa laborieuse mise en place, de créer de la passion, de la folie, du nerf.
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Seule Nina Hoss, entourée d’une poignée d’acteurs impeccables, parvient par la pureté et la grâce de son jeu à insuffler un minimum de sens et d’éclat à cette traversée sans surprise