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Mouret a beau se coincer la braguette dans le rideau pendant une party, il n’est pas Peter Sellers. Il n’est pas Woody Allen non plus. Depuis son tout premier film, le réalisateur-acteur incarne des héros veules et ahuris censés être rachetés par leur exaspérante maladresse et à qui, voudrait-on nous faire croire, aucune femme ne résiste. Du coup, son œuvre devrait pour beaucoup tenir sur le « charme », alors qu’elle en manque terriblement. Comme ses précédents longs, exception faite d’Un baiser s’il vous plaît qui atteignait une certaine consistance, Fais-moi plaisir questionne le désir sans y toucher, revendiquant une légèreté rohmérienne qui, ici, confine au néant.
Toutes les critiques de Fais-moi plaisir !
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Emmanuel Mouret réalise et interprète cette comédie dans le ton de ces précédents opus, « Changement d’adresse » ou « Un baiser s’il vous plaît ». Digne héritier de Rohmer, il parle, tout en finesse et en humour, du couple, d’amour, de désir, de malentendus et de stratégies. A l’inverse de Michel Blanc qui, dans « Les bronzés », rêve de conclure mais n’a que peu d’occasions, Jean-Jacques a plusieurs occasions qui lui passent sous le nez. Ce marivaudage se double ici d’un vrai sens du burlesque : hommage assumés et parfaitement réussis à Chaplin, au Blake Edwards de « The party », voire au Groucho des Marx brothers (cf une big moustache noire !) Une comédie de moeurs aussi drôle que subtile.
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Emmanuel Mouret (...) livre un charmant marivaudage festif, une fantaisie aux antipodes du rire dominant avec vannes qui claquent.
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On reconnaît la griffe de Mouret : des dialogues savoureux autour de ce qui est insignifiant ou important dans l'amour, un badinage délicieux et absurde où la langue est reine. L'audace de Mouret est d'enchaîner ensuite, lors d'une fête mémorable, avec une forme de comique qui n'a plus rien de bavard. Les péripéties agrémentant cette fête très chic sont un pastiche, inspiré et révérencieux, du film culte de Blake Edwards, The Party. Et plus largement un hommage à tout un cinéma graphique et chorégraphique, qui va de Keaton à Tati.
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Si Fais moi plaisir est plus réussi qu'Un baiser s'il vous plait, c'est qu'il est plus physique et moins satirique. Le film s'envole dans une suite d'associations de scènes aussi limpides et naturelles qu'un rêve, et qui ont des vertus : agréables, mais on ne s'en souvient pas aisément même si les références cinématographiques de Mouret sont multiples et joliment citées.