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Grand Prix, prix d’interprétation féminine (Ariane Castellanos, impressionnante) et du public, ce premier long a trusté les trophées majeurs du festival de Saint- Jean de Luz et ce n’est que justice. Embrassant une réalité sociale invisibilisée au Canada (une main d’œuvre guatémaltèque exploitée sans scrupule), Pier- Philippe Chevigny s’appuie sur un travail d’enquête documenté pour développer une fiction centrée sur Ariane, une femme embauchée comme traductrice dans une usine québécoise qui va se rebeller contre cette forme d’esclavage moderne bien qu’elle- même en situation financière délicate. Il y a du Loach dans le parcours de cette héroïne coincée entre le marteau et l’enclume qui, cependant, n’a rien d’une simple copie, grâce à la manière avec laquelle Chevigny filme Ariane, toujours au plus près d’elle avec un sentiment d’étouffement donnant ainsi naissance à un film en immersion qui ne laisse pas indemne.