-
« Nicole Kidman comme vous ne l’avez jamais vue ». C’est écrit en gros sur l’affiche et c’est vrai : la star est méconnaissable dans le rôle d’une détective alcoolique dont le passé d’infiltrée (dans un gang de braqueurs) lui revient en pleine figure. C’est l’atout et la faiblesse du film, vampirisé par une Kidman que la caméra de Karyn Kusama (Girlfight) semble vouloir réinventer à chaque plan en method actress ultime – trop tard, le poste est déjà occupé par Charlize Theron. Indépendamment du cas Kidman, Destroyer se rêve en polar « fincherien », dark et nihiliste, mais se présente plutôt comme un épisode au féminin de Breaking Bad, avec son héroïne dépressive et antipathique qui tente vainement de rétablir des liens familiaux. Les rapports tumultueux avec sa fille fournissent d’ailleurs au film ses meilleurs moments.