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Dès les premières scènes, une angoisse s’insinue lorsque Faik constate que son poulailler a été attaqué – par « les nomades » ou par une fouine ? Une vue en plongée induit une surveillance, un bâton frappant des arbustes révèle une violence... Avec son décor rocheux et aride filmé en sublimes plans larges très composés, Derrière la colline démarre comme un « western » où la peur d’être assiégée par un ennemi invisible soude une communauté. Mais plus la caméra cerne les visages et plus ils sont traversés par des sentiments diffus (jalousie, colère, mépris...). Un coup de feu tue un chien, un autre blesse un homme, une salve décime un troupeau de moutons. D’illusions en folie, c’est l’âme
des protagonistes qui soudain se dévoile. On pense au Désert des Tartares, de Zurlini, et à La Bible, de Huston, mais une ironie teintée d'absurde nappe l’ensemble, jusqu’à un final grandiose.
Toutes les critiques de Derrière la colline
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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En digne héritier des frères Taviani, Emet Alper signe une œuvre brillante sur la peur de l’étranger et l’absurdité de la loi du talion, sans jamais avoir recours à des effets racoleurs.
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Autour de personnages aussi bruts que mystérieux et accrochés à leur terre, liés entre eux par des rapports complexes, ce premier film suggère avec brio les peurs et les violences sourdes qui rendent fou et, parfois, déclenchent des tragédies.
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Révélé l’an dernier au festival de Berlin et distingué par plusieurs récompenses et une mention spéciale du jury, le premier long métrage d’Emin Alper impressionne. Improbable western hypnotique dans la wilderness anatolienne, Derrière la colline déplie ses visions hallucinées dans une narration elliptique menée de main de maître et servie par un casting sans fausse note.
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Emin Alper bâtit une fiction envoûtante et ultra tendue qui évoque à la fois les codes inusables du western (la communauté assiégée) et un univers abstrait et absurde à la Beckett, puisqu'il se pourrait bien que Faid et ses proches attendent Godot, ou peu s'en faut. Mis en scène avec une sobriété extrême qui tire le meilleur parti de ses sublimes décors naturels, Derrière la colline, « en passant », dresse également un portrait sévère de la Turquie contemporaine, un pays où la peur de l'autre (par exemple du Kurde) sévit tout particulièrement. Par chance, la métaphore n'écrase jamais la poésie noire de ce film inclassable et entêtant.
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Chaud brûlant et vertigineux après une longue exposition : Derrière la colline a tout du beau coup de soleil.
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Quelle est donc cette menace, derrière la colline, qui pèse sur le fermier Feik et sa famille ? Ce western anatolien aux accents fantastiques est un petit bijou d'ambiance et de suggestion. Quelque part entre Sergio Leone et Nuri Bilge Ceylan...
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Entre le thriller et le drame contemplatif, "Derrière la colline" étonne.
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Signé Emin Alper, Derrière la colline met en scène une allégorie de la paranoïa stylisée en western anatolien. Récompensé du Prix du Meilleur Film au 62ème Forum de Berlin, ce premier film n'en reste pas moins relativement aride.
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Le film manie ce sens de l'absurde avec appétit. Et même si la mise en scène se complaît dans cette étrangeté au point de la désacraliser, l'ensemble reste intrigant jusqu'au bout!
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En évoquant par l’allégorie la situation politique de son pays, le réalisateur turc livre avec distance et ironie une fable universelle sur la cohésion de la communauté par la peur de l’autre. Sa campagne accueillante au pied de collines protectrices devient peu à peu un piège qui se referme sur ceux qui y vivent.
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Une espèce de western, majestueux et intriguant, qui est aussi une peinture de la Turquie contemporaine.
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Le premier long métrage d'Emin Alper est une étonnante composition, où des personnages d'apparence la plus ordinaire jouent une partition inquiétante, ironique et absurde.
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(...) même si la mise en scène d' Alper est originale et que l'absence de musique vient renforcer et parfaire ce climat dérangeant, l'histoire manque de rebondissements.