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À la manière de Jean-Marc Moutout (Violence des échanges en milieu tempéré et De bon matin), Nicolas Silhol s’attaque, pour son premier long métrage, à la problématique du mal-être au travail en adoptant pour sa part un point de vue féminin. Soit Emilie, une brillante directrice des Ressources Humaines placée face à sa responsabilité dans le suicide d’un collaborateur, humilié par la pression qu’on exerçait sur son poste. Qui est réellement coupable ? Elle ? Son patron ? Les collègues silencieux ? La chaîne de commandement dans la multinationale où tous travaillent en baissant les yeux ? Avec un souci de réalisme hérité d’un long travail d’enquête, Silhol pointe les défaillances individuelles et les responsabilités collectives et, au-delà, des méthodes de management de plus en plus inhumaines. De ce point de vue purement clinique et théorique, le film est une réussite. Côté fiction, le résultat est plus inégal avec, notamment, un dénouement qui frise la paresse. Dans le rôle principal, Céline Sallette impose sa présence tout en fragilité et en tons clairs-obscurs.