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On aime bien Fabrice Eboué, sa nonchalance narquoise, son humour vache. On avait beaucoup aimé Case départ, le film qu’il avait coréalisé avec Thomas Ngijol et Lionel Steketee. On attendait donc sa première réalisation en solo avec l’impatience du fan acquis, persuadé qu’il allait tout casser sur son passage et ridiculiser tous ces comiques-réalisateurs mettant mécaniquement en images des pitchs usés avec la complicité de leurs potes. La déception est au niveau de l’attente.
Un producteur de musique à la ramasse (Eboué, peu convaincant et convaincu au point de se diluer progressivement à l’écran) décide de monter un groupe œcuménique réunissant un rabbin, un imam et un curé. Succès assuré ! Evidemment, chacun d’entre eux a ses petits secrets que la compétition interne et l’exposition médiatique vont étaler au grand jour. Il n’y a pratiquement rien de drôle (en dépit de l’addition des talents comiques) dans Coexister, qui promeut par l’absurde le vivre-ensemble et s’inscrit opportunément dans le sillon de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?. Et de regretter qu’en France, on soit incapable de faire des comédies sociales sur le modèle -certes pas parfait- des anglo-saxons qui parviennent à insuffler un minimum d’humanité et de réalisme dans leurs produits calibrés et mis en scène avec un minimum de savoir-faire.